Londres préoccupé d'entendre que l'assassinat de Khashoggi a été "prémédité"

- Le secrétaire britannique aux Affaires étrangères, Jeremy Hunt, a tenu ces propos peu après une déclaration du président turc Recep Tayyip Erdogan sur l'affaire.

Londres préoccupé d'entendre que l'assassinat de Khashoggi a été "prémédité"

Le secrétaire britannique aux Affaires étrangères, Jeremy Hunt, a exprimé mardi sa "profonde préoccupation" après que la Turquie a qualifié de "prémédité" le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.

Hunt a tenu ces propos peu après une déclaration du président turc Recep Tayyip Erdogan sur l'affaire qui a suscité une vive réprobation à travers le monde.

"Le monde attend toujours des réponses", a déclaré Hunt sur Twitter.

Khashoggi, un chroniqueur du "Washington Post", a été porté disparu le 2 octobre après son entrée au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul.

Après 17 jours de déni, l'Arabie saoudite a déclaré la semaine dernière que "Khashoggi était mort lors d'une bagarre à l'intérieur du consulat".

Le jour de la disparition de Khashoggi, 15 autres Saoudiens, dont plusieurs responsables, sont arrivés à Istanbul à bord de deux avions et ont visité le consulat au moment même où le journaliste se trouvait encore à l'intérieur du bâtiment, selon des sources policières turques. Tous les individus identifiés ont depuis quitté la Turquie.

S'exprimant lors d'une réunion du Parti de la Justice et du développement (AK Parti) au Parlement, Erdogan a souligné que la Turquie disposait de preuves solides attestant que le meurtre avait été planifié.

"Le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi a été prémédité", a déclaré le président turc.

Lundi, Hunt a rejeté l'explication fournie par l'Arabie Saoudite sur le meurtre.

"Qui a autorisé l'envoi de 15 fonctionnaires d'Arabie saoudite à Istanbul?", "Quand le gouvernement de Riyad a appris la mort de Khashoggi?", "Pourquoi tant de retard à autoriser l'accès des enquêteurs au consulat ?" et "pourquoi la mort de Khashoggi n'a été révélée que le 19 octobre, quelque 17 jours après que cela soit arrivé?". Pour le chef de la diplomatie britannique, ces questions demandent des réponses de la part du gouvernement saoudien.

"Les actions entreprises par le Royaume-Uni et nos alliés dépendront de deux choses: premièrement, la crédibilité de l'explication finale donnée par l'Arabie saoudite et, deuxièmement, notre confiance qu'un tel épisode épouvantable ne peut ni ne se reproduira", a ajouté Hunt.

Réagissant également au discours d'Erdogan, le porte-parole de la Première ministre, Theresa May, a déclaré que le président turc avait posé des questions aux responsables saoudiens.

La déclaration du président turc montre qu'il reste des questions sur la mort du journaliste Jamal Khashoggi, auxquelles seuls les Saoudiens ont des réponses, a ajouté le porte-parole, cité par la chaîne britannique "Sky News".