Libye : les parties au conflit conviennent d'un cessez-le-feu immédiat

Dans deux communiqués simultanés, l'un appelant à la démilitarisation des régions de Syrte et d'Al-Jofra, et l'autre suggérant de choisir la ville de Syrte comme siège temporaire du nouveau Conseil présidentiel.

Libye : les parties au conflit conviennent d'un cessez-le-feu immédiat

Le gouvernement libyen a appelé, vendredi, à un cessez-le-feu et a ordonné à l'armée de cesser toutes les opérations de combat.

Un communiqué du gouvernement d’entente nationale, qui siège à Tripoli, a déclaré que le "cessez-le-feu implique la démilitarisation des régions de Syrte et d'al-Jofra dans le cadre d’accords sécuritaires".

Et le communiqué du gouvernement de poursuivre en appelant à la tenue d'élections présidentielles et législatives en mars prochain, "conformément à une base constitutionnelle convenue entre les Libyens".

Le communiqué a également appelé à "la reprise de la production et des exportations dans les champs pétrolifères et les ports, sous réserve que les revenus soient déposés sur un compte spécial de la National Oil Corporation (Compagnie nationale de pétrole) auprès de la Libyan Foreign Bank (relevant de la Banque centrale libyenne)".

"Les revenus pétroliers ne seront débloqués qu'après la conclusion d'accords politiques, conformément aux résultats de la conférence de Berlin, de façon à garantir la transparence et la bonne gouvernance avec l'aide de la mission des Nations unies et de la communauté internationale", précise le communiqué.

Pour sa part, Aguila Saleh, président du parlement libyen de Tobrouk (pro-Khalifa Haftar), a appelé toutes les parties à un cessez-le-feu immédiat.

Saleh a déclaré, dans un communiqué, que "l'accord de trêve ferait de Syrte le siège temporaire du Conseil présidentiel, dont la sécurité sera assurée par des forces de police conjointes issues de diverses régions du pays".

"Afin de préserver les ressources du peuple libyen, la production et l'exportation de pétrole reprendront et les revenus seront déposés sur un compte spécial de la Libyan Foreign Bank, et ils ne pourront être utilisés qu'après la conclusion d'un accord politique", ajoute le communiqué d'Aguila Saleh

Et de poursuivre en appelant toutes les parties à "surmonter le passé, tourner la page des conflits et des combats, penser à l'avenir et à reconstruire l'État à travers un processus électoral conforme à la constitution, ainsi qu'à lancer une réconciliation nationale globale comme base pour la consolidation de la nation et la garantie de sa stabilité ".

Cela intervient deux mois après que les deux parties aient mobilisé leurs forces autour des gouvernorats de Syrte (nord) et d'Al-Jofra (centre), alors que les États-Unis et l'Allemagne appelaient à en faire une zone démilitarisée et à rouvrir les champs pétrolifères et les ports.

L'ONU a salué les deux initiatives de cessez-le-feu et l'activation du processus politique.

La Libye est en proie à une guerre civile depuis l'éviction de l'ancien dirigeant Mouammar Kadhafi en 2011.

Le gouvernement d’entente nationale a été mis en place en 2015, dans le cadre d'un accord conclu sous les auspices des Nations unies, mais les efforts pour un règlement politique à long terme ont échoué en raison d'une offensive militaire menée par les milices du seigneur de guerre Khalifa Haftar.

L'ONU reconnaît le gouvernement dirigé par le premier ministre Fayez al-Sarraj comme l'autorité légitime du pays, alors que Tripoli est aux prises avec les milices de Haftar depuis avril 2019, dans un conflit qui a fait des milliers de victimes.