Libye : "Bolton a autorisé Haftar à attaquer Tripoli en 2019" (Journal américain)

L'ancien conseiller américain à la sécurité nationale, John Bolton, aurait déclaré à Haftar alors qu'il se préparait à attaquer la capitale libyenne : "Si vous allez attaquer, faites-le rapidement", selon le New York Times.

Libye : "Bolton a autorisé Haftar à attaquer Tripoli en 2019" (Journal américain)

Le New York Times a révélé que l'ancien Conseiller américain à la sécurité nationale, John Bolton, avait donné au général libyen à la retraite Khalifa Haftar la permission de lancer une attaque contre la capitale, Tripoli, au printemps 2019.

Selon le journal américain, Haftar aurait eu un entretien téléphonique avec Bolton, au début du printemps dernier, lorsque ce dernier était Conseiller à la Sécurité Nationale. L’entretien aurait eu lieu, selon le New York Times, à la veille d’une conférence de paix entre les factions belligérantes en Libye, soutenue par Washington.

Et d’ajouter dans un article intitulé "La Maison Blanche a béni une guerre en Libye, mais la Russie l’a remportée", que Haftar ne voulait pas parler de paix, mais voulait la bénédiction de la Maison Blanche pour mener une attaque éclair contre la capitale libyenne, et s’en emparer avant le début des pourparlers de paix.

"Bolton n'a pas refusé", selon l’article. Le résultat a été une attaque lancée par Haftar le 4 avril 2019, mais qui a échoué après la riposte des forces du gouvernement d’entente nationale, internationalement reconnu.

Le journal a jouté que Haftar n'a pas pris le contrôle de Tripoli, mais a relancé la guerre civile, tuant des milliers de personnes et déplaçant des centaines de milliers d'autres. Et d’ajouter que les combats ont interrompu le flux de pétrole libyen, causé de nouveaux troubles dans la région et gravement diminué l'influence de Washington.

S’agissant des détails de l'affaire, le journal a rapporté que Haftar avait positionné ses forces dans une ville stratégique au sud de Tripoli et se préparait à une attaque surprise.

Citant un ancien haut responsable de l'Administration américaine, lorsque Haftar a demandé l'approbation de la Maison Blanche pour mener l'attaque, la réponse de Bolton a été de lui donner "un feu jaune, ni vert ni rouge".

Alors que 3 diplomates occidentaux, informés par l’entretien téléphonique entre Haftar et de hauts responsables américains, ont déclaré que Bolton a dit à Haftar à l’époque : "Si vous allez attaquer, faites-le rapidement".

Les diplomates ont ajouté que Haftar avait vu dans cette déclaration une approbation explicite de la part de Washington, selon le journal.