Le PKK maintient sa présence en Syrie, à travers le PYD
-Une étude américaine met en exergue le lien entre le PKK et le PYD
Le groupe terroriste PYD, branche syrienne du groupe terroriste PKK, imite la structure du second pour poursuivre ses activités en Syrie, pays déchiré par la guerre depuis 2011.
Les leaders du groupe terroriste PYD ont d’ailleurs été formés au mont Qandil, quartier général du PKK en Irak, avant de retourner en Syrie et d’en prendre le contrôle dans la partie nord.
Soutenu internationalement, sous prétexte qu'il combattait le groupe terroriste Daech, le PYD/PKK a pris possession de 65% des frontières syro-turques, forçant les habitants à abandonner leurs maisons et à rejoindre leurs rangs.
Profitant des manifestations contre le régime de Bachar al-Assad, le PYD/PKK a intensifié ses activités dans le nord de la Syrie dès mars 2011.
-Similitudes entre PYD et PKK
Le PYD partage avec le PKK les mêmes structures organisationnelle, administrative, tactique et militaire.
Ils possèdent également les mêmes outils de propagande, ressources financières et camps d'entraînement, selon des sources de sécurité.
Le groupe terroriste PYD, qui n'était pas actif avant le déclenchement de la guerre civile en Syrie, a profité de la menace de Daech pour renforcer sa visibilité et jouer un rôle actif dans la région.
- La Signature du PKK derrière le PYD
La décision de former le PYD/PKK a été prise en 2002, lors du 8ème congrès du PKK, sur les instructions du leader du groupe terroriste, Abdullah Ocalan.
Les principes fondamentaux régissant le PYD ont été établis lors d’autres congrès, qui se sont tenus après 2003 tandis que le « code interne » du PYD a été préparé par les dirigeants du PKK qui ont appliqué un système de « coprésidence ».
Alors qu’à ses débuts, le PYD utilisait les camps d'entraînement du PKK situés à Qandil, le groupe terroriste a profité de la guerre civile syrienne pour établir ses propres camps dans le nord du pays.
- Des liens solides avérées entre les dirigeants terroristes du PYD et du PKK
Les liens entre le groupe terroriste PKK et sa filiale syrienne, PYD, remontent aux années 1980.
La haute hiérarchie du PYD compte d’ailleurs de nombreux membres du PKK formés dans le camp du Mont Qandil.
Barzani Mohammed, présumé premier co-président du PYD, Murat Karayilan, dirigeant du PKK, Saleh Maslem également « coprésident », et Abdullah Ocalan, leader du PKK, ont un passé commun.
-Coopération entre le PKK et le PYD/PKK dans le domaine des armes
Le PKK mène des activités terroristes en Turquie, en Irak, en Iran et en Syrie via le HPG, un sous-groupe terroriste affilié à Murat Karayilan.
Le PKK et le PYD/PKK coordonnent leurs opérations armées en Syrie via le HPG et l’YPG.
En 2015-2016, les forces de sécurité turques ont saisi de nombreux engins explosifs, des armes et des munitions à la frontière entre la Turquie et la Syrie, qui étaient destinés aux membres du PKK en Turquie.
Les systèmes de tunnels, qui ont ensuite été détruits par les forces armées turques (TSK), ont clairement démontré les liens d'armes existants entre le PKK et le PYD/PKK.
- L'alliance médiatique entre le PYD et du PKK
L’affiliation du PYD au PKK a également été révélée dans les médias pro-PKK.
Ces organes de presse qui donnent régulièrement de la visibilité médiatique au PYD, ont d’ailleurs fréquemment participé à des manifestations du PYD/PKK, durant lesquelles les bannières du leader terroriste Abdullah Ocalan et les symboles du PKK ont été utilisés.
Les médias locaux du PKK révèlent également que les deux groupes terroristes sont en coordination. Et ces derniers ne s’en cachent pas comme l’indique un rapport publié en 2009 par le Comité exécutif du PYD/PKK, qui soutient, que «les opinions d'Ocalan étaient dans l'intérêt de tous les habitants de la région».
Dans un article daté du 10 février 2016, l’agence de presse Hawar (ANHA), connue pour ses liens avec le PKK, avait rapporté que "les jeunes du YPG ont déclaré la mobilisation pour combattre, côte à côte, avec le YPS [un groupe armé illégal qui sévit dans l'est de la Turquie] dans certaines villes de Turquie. "
-Déclarations internationales révélant la coopération entre le PKK et le PYD
Deux spécialistes américains du Moyen Orient, Andrew Self et Jared Ferris ont récemment partagé, dans le magazine annuel « Defense Against Terrorim » (défense contre le terrorisme), relié à l’OTAN, un article mettant en exergue l'affiliation qui existe entre le PKK et le PYD.
Intitulé « Les morts ne mentent pas : L'utilisation des datas de morts pour exposer le tour de passe-passe du PKK dans la région » (Dead Men Tell No Lies : Using Martyr Data To Expose The PKK's Regional Shell Game) ; l’article qui se base sur les données relatives aux plus de 2 500 morts, souligne que la plupart des terroristes du PYD / YPG rejoignaient le groupe terroriste de Turquie (16%), d'Irak et d'Iran.
« Les annonces de décès sur les sites Web du PKK révèlent clairement les échanges de terroristes entre le PKK-PYD-YPG », indique l’étude.
En outre, l'étude fournit les preuves selon lesquelles il existe un lien de soutien réciproque entre le PKK et les autres entités de la région et appel ainsi à se questionner quant à l'existence d'une distinction réelle entre le PKK et celles-ci.
- Avant le YPG, Derik était un membre fondateur du PKK
Selon l'article, la réaction du PKK et PYD, face à la guerre civile en Syrie, démontre que ces groupes sont tous dirigés depuis Qandil et qu'il existe, ainsi, un lien stratégique entre le PKK et ces derniers.
« Peu après le début des protestations en Syrie, courant mars 2011, Salih Muslim est rentré en Syrie et a débuté ses activités politiques et militaires. Durant cette période, le PKK a procédé au transfert de mille voire 2 mille millitants, au PYD, aile armée du YPG », affirment conjointement plusieurs sources.
Le commandant fondateur du YPG, Khebat Derik, a également fait partie de ces militants.
« Avant le YPG, Derik était un membre fondateur du PKK et un commandant haut gradé. Quand bien même le YPG refuse d'admettre que le PKK leur a envoyé des renforts armés, les données de morts affirment le contraire et confirment, ainsi, la présence du PKK en Syrie », poursuivent les experts américains.
Par ailleurs, l'article souligne que les pertes syriennes du HPG sont passées de 14% en 2010 à 9% en 2011 soit la plus grande baisse des dix dernières années.
« En même temps, suite à la déclaration de cessez-le-feu du PJAK (version iranienne du PKK) sur le front iranien le taux de pertes iraniennes à l'intérieur du HPG a augmenté de 4%. Ainsi, le nombre total de pertes iraniennes entre 2011 et 2015 a presque atteint le total des pertes réalisés entre 2001-2010. Ces chiffres renforcent les allégations selon lesquelles le PKK a envoyé des militants en Syrie, afin de créer le noyau du YPG », ajoute l’étude.
Le PKK qui avait besoin de terroristes sur le front syrien, a suivi le modèle du PJAK et ainsi envoyé une grande majorité de syriens sur leurs terres afin qu'ils constituent le noyau du YPG.
D'autre part, le PKK qui s'est retrouvé face à la pression des opérations militaires en Turquie, a transféré les sections du YRK dans les rangs du HPG et annoncé ses pertes comme celles du HPG.
« Quand bien même il est difficile d'identifier si l'augmentation de ces données statistiques sont dues à la diminution des Syriens ou à l'augmentation des Iraniens il apparaît, toutefois, que tous deux de ces facteurs ont été déterminants », ajoute l’étude.
- Le PYD et YPG mettent tout en œuvre pour dissimuler leur lien avec le PKK
Selon les analystes, le « PYD et YPG mettent tout en œuvre afin de dissimuler leur lien avec le PKK ».
«Premièrement parce qu'ils souhaitent maintenir le soutien international et régional dont ils bénéficient et deuxièmement parce qu'ils souhaitent user de leur identité syrienne pour élargir leur influence au-delà des sympathisants du PKK. Le PYD souhaite se présenter comme un réel parti Kurde Syrien étant donné que le nom du PKK a été salie dans les années 1990 », ajoute l’étude.
- Changer la structure démographique de la région par le biais de la migration forcée
L'organisation terroriste PYD/PKK force les gens à quitter les zones qu'elle occupait dans le nord de la Syrie.
Prétendant que le nord de la Syrie appartient aux Kurdes, le PYD/PKK tente de prendre le contrôle de la région, y compris les zones où il n'y a pratiquement pas de Kurdes.
Une stratégie qui empêche les habitants originaires de la zone de retourner chez eux.
Selon les experts, l’organisation pousse les habitants à fuir, afin de changer la structure démographique de la région et pouvoir, par la suite, revendiquer cette dernière comme leur appartenant.
- Enrôlement des jeunes
Se cachant derrière un prétendu "combat" contre Daech, le PYD/PKK force les jeunes vivant dans les zones qu'il occupait, à rejoindre ses rangs.
La filiale syrienne du PKK, veut, de cette manière, renforcer son pouvoir militaire tout en assurant sa présence à long terme.
Cependant, beaucoup de jeunes qui ne veulent pas se battre pour le PYD/PKK sont obligés de prendre la fuite.