Kalin: "Sinjar doit être débarrassée du PKK"

- "Il est temps que les organisations terroristes ne soient plus en mesure d’attaquer la Turquie depuis le territoire irakien", a notamment déclaré le porte-parole de la Présidence turque.

Kalin: "Sinjar doit être débarrassée du PKK"

Le porte-parole de la Présidence turque, Ibrahim Kalin, a rappelé la priorité de la Turquie concernant le retrait de l’organisation terroriste PKK de la région du Sinjar dans le nord de l’Irak.

Kalin a tenu, jeudi, une conférence de presse durant laquelle il a commenté l’actualité et a répondu aux questions des journalistes.

Il est d’abord revenu sur les conclusions du Sommet Tripartite Turquie-Russie-Iran sur la Syrie, réuni mercredi à Ankara.

Il s’est félicité de la proximité des points de vue des présidents turc Erdogan, russe Poutine et iranien Rohani au sujet de la préservation de l’unité territoriale de la Syrie et de la lutte contre le terrorisme.

Ankara, et le Président de la République, Recep Tayyip Erdogan, donnent beaucoup d’importance à la situation humanitaire et sanitaire en Syrie.

"A travers le Croissant Rouge turc, la Turquie a fait parvenir plus de 630 millions de dollars d'aides à l'ensemble de la Syrie", a d’abord expliqué Kalin, en plus des milliards de dollars dépensés pour l’accueil des plus de 3,5 millions de réfugiés syriens en Turquie.

"Il faut renforcer les pressions sur le régime syrien pour permettre l'acheminement rapide des aides humanitaires. Car en réalité, le principal responsable des violations du cessez-le-feu et des obstacles aux aides humanitaires, est le régime syrien. Lors du Sommet Tripartite, notre Président a exposé ce sujet en détails à ses homologues russe et iranien", a-t-il ensuite déclaré, dénonçant ainsi la politique du régime de Bachar al-Assad.

Quant aux opérations menées par la Turquie en Syrie, mais aussi en Irak, Ibrahim Kalin a indiqué que l’opération Rameau d’olivier se poursuivra tant que nécessaire, jusqu’à ce que la région soit totalement libérée de l’emprise des organisations terroristes PYD/PKK et Daech.

"L'opération Rameau d'olivier se poursuivra jusqu'à ce que toute la région, Tell Rifat compris, soit libérée de la présence terroriste", a-t-il martelé.

Il a fait savoir que la Russie affirme que le PYD s’est quasiment retiré de Tell Rifat.

"Nous voulons le constater de nos propres sources", a-t-il cependant dit.

"Nous ne tolèrerons pas la présence du PKK à Sinjar en Irak. Les autorités irakiennes en sont conscientes et s'y opposent également", a-t-il ajouté.

Le porte-parole de la présidence turque a confirmé les informations provenant d’Irak au sujet d’un retrait du PKK de Sinjar. Mais il a souligné la fragilité de ces informations.

"Nous restons prudents face à ces informations. Car cette organisation terroriste a pour habitude de développer de telles tactiques trompeuses. Ils changent de nom et de position, mais en réalité ils ne partent pas", a-t-il expliqué.

"Il est temps que les organisations terroristes ne soient plus en mesure d’attaquer la Turquie depuis le territoire irakien. Les autorités irakiennes comprennent nos inquiétudes. C’est pourquoi, nous accueillerons avec satisfaction les opérations militaires menées contre le PKK à Qandil, au Sinjar et dans toute autre région", a-t-il encore indiqué.

Concernant le soutien des Etats-Unis à l’organisation terroriste PYD/YPG/PKK en Syrie, Kalin a voulu souligner une nouvelle fois la position de la Turquie.

"Les Etats-Unis doivent désormais prendre une décision : la lutte contre Daech en Syrie est-elle finie ? Un jour ils affirment que oui, un autre jour que la fin est proche, puis que la lutte doit se poursuivre encore un certain temps. Trop de déclarations officielles contradictoires sont faites. Il est clair que les esprits sont confus. De notre côté notre position est très nette", a-t-il dit.

Il a rappelé que la Turquie est prête à intervenir à Manbij si les Etats-Unis n’arrivent pas à convaincre le PYD/PKK de se retirer de la ville et de la remettre à ses véritables propriétaires.

"Les Américains essaient de nous convaincre que les Forces Démocratiques de Syrie (FDS) ne sont pas le PYD/YPG/PKK. Nous le refusons catégoriquement car nous connaissons la réalité sur le terrain. Pour cette raison, les Français ne doivent pas non plus se donner une telle mission, c’est en vain. Pour nous, ce type d’approches est un soutien direct ou indirect aux groupes terroristes", a-t-il prévenu.

Pour finir, Ibrahim Kalin a été interrogé sur la peine extrêmement lourde demandée par le parquet américain contre l’ancien vice-président de la banque turque Halkbank, Hakan Atilla, jugé puis condamné pour non-respect de l’embargo américain sur l’Iran.

"Nous condamnons et rejetons cela. C'est une grande injustice", a-t-il dénoncé, affirmant qu’Atilla est innocent.