Kalin critique l'ingérence de Washington dans la Justice turque

- En menaçant la Turquie de sanctions si elle ne libère pas le pasteur américain Brunson, le président américain, Trump s'est quasiment ingéré dans la Justice turque

Kalin critique l'ingérence de Washington dans la Justice turque

Le porte-parole de la Présidence de la République de Turquie, Ibrahim Kalin a critiqué l'ingérence des États-Unis dans la Justice turque.

Kalin a diffusé un communiqué, jeudi, concernant les déclarations du président américain, Donald Trump, qui menace la Turquie d'imposer des sanctions si elle ne libère pas le pasteur américain, Andrew Craig Brunson.

«Les déclarations de l'Administration américaine, et le langage menaçant qu'elle utilise contre notre pays, membre de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN), sont inacceptables», a affirmé Kalin.

Il a rappelé que «l'Administration américaine n'a entrepris aucune démarche concernant l'organisation terroriste FETO jusqu'à maintenant» [dont les membres militaires ont tenté un coup d'État en Turquie le 15 juillet 2016, et dont le chef, Fetullah Gulen, est en exil volontaire aux États-Unis depuis une vingtaine d'années, ndlr].

Kalin a noté que Washington doit savoir «qu'elle n'obtiendra aucun résultat en menaçant la Turquie de sanctions, en utilisant comme prétexte un sujet qui relève de la Justice turque indépendante».

Ainsi, le porte-parole a appelé l'Administration américaine à «revenir sur son approche et opter pour un style constructif, avant de nuire davantage à ses propres intérêts et à ses relations d'alliés avec Ankara».

Trump avait annoncé que «les États-Unis imposeront des sanctions importantes contre la Turquie, à cause de la détention de longue durée du pasteur Andrew Craig Brunson, qui est un Chrétien important, un père de famille et une personnalité excellente». Ainsi, le président avait appelé à «la libération immédiate de ce religieux innocent».

Pour sa part, le vice-président américain, Mike Pence avait menacé, lors d'une réunion, Ankara de la même façon, alors que la Turquie est un pays allié de l'OTAN.

«Si la Turquie ne libère pas le pasteur Brunson immédiatement, les États-Unis appliqueront des sanctions importantes contre la Turquie, jusqu'à ce qu'elle le libère», avait déclaré Pence.

La Justice turque a ordonné l’assignation à résidence de Brunson, poursuivi pour ses liens présumés avec les organisations terroristes FETO et PKK et pour «espionnage».

L'assignation à résidence est accompagnée d'une interdiction de sortie du territoire.

Brunson avait été interpellé le 9 décembre 2016.

Le parquet d’Izmir (Ouest de la Turquie) a requis contre l’accusé une peine de prison pouvant aller jusqu’à 35 ans.