Kaiın: "Les Etats-Unis doivent changer de politiques envers le PYD/PKK et FETO"

- C'est de cette manière que les relations entre Ankara et Washington pourront repartir sur de bonnes bases, a estimé le porte-parole de la Présidence turque

Kaiın: "Les Etats-Unis doivent changer de politiques envers le PYD/PKK et FETO"

Le Porte-parole de la Présidence turque, Ibrahim Kalin, a estimé que les dernières rencontres entre les responsables turcs et américains à Ankara doivent être l’occasion de mettre fin à la crise de confiance entre la Turquie et les Etats-Unis.

Ibrahim Kalin a rédigé une tribune pour le journal turc anglophone Daily Sabah, intitulée "Quelles sont les attentes de la Turquie de la part des Etats-Unis ?" et publiée samedi, dans laquelle il est revenu sur l’état des relations entre Ankara et Washington, et les autres sujets régionaux.

"Les réunions de ces derniers jours entre les responsables turcs et américains doivent donner lieu à l’occasion de rétablir la confiance entre les deux pays, mise à mal par la politique américaine envers les membres de FETO qui se trouvent sur son territoire et par le soutien militaire donné à l’organisation terroriste PYD/YPG/PKK en Syrie", a-t-il estimé.

Kalin a rappelé que l’opération Rameau d’olivier, lancée le 20 janvier par l’Armée turque à Afrin dans le nord-ouest de la Syrie, a pour objectif de libérer la région de l’emprise des organisations terroristes PYD/YPG/PKK, Daech et Al Qaida.

Pour le porte-parole de la Présidence turque toutes les parties doivent agir dans le même sens dans ce pays plongé dans une guerre qui dure depuis 7 ans, c’est –à-dire lutter contre toute forme de terrorisme, préserver l’unité territoriale de la Syrie et faciliter la transition politique pour l’arrivée d’un pouvoir juste et légitime.

"Tous les pays déclarent partager ces objectifs, mais sur le terrain, rien n’est moins sûr. Depuis Obama, les Etats-Unis affirment qu’ils soutiendront le PYD/YPG jusqu’à ce que Daech soit vaincue. Face aux pressions de la Turquie, ils déclarent maintenant qu’ils vont éloigner le PYD/YPG du PKK. En même temps, des rapports confirment ce que la Turquie dit depuis toujours, à savoir que le PYD/YPG est la branche syrienne du PKK", a-t-il expliqué.

"Ce qu’attend la Turquie, c’est que les Etats-Unis arrêtent de donner des armes à un groupe terroriste qui mène des attaques contre la Turquie depuis plus de 30 ans. Comment un allié de l’OTAN peut-il soutenir notre ennemi ? Il y a d’autres moyens de vaincre Daech. L’administration Obama a fait une erreur stratégique que poursuit l’administration Trump. Il est temps que les Etats-Unis changent de cap et coopèrent avec ses alliés plutôt qu’avec des terroristes", a-t-il poursuivi.

Ibrahim Kalin a ajouté que la situation en Syrie prend une tournure différente avec la volonté des Etats-Unis de rester en Syrie afin de contrer l’Iran.

"De cette manière, la Syrie devient le théâtre d’une guerre par procuration entre les Etats-Unis, Israël et certains pays du Golfe, l’Iran, la Russie et le Hezbollah. Ceci n’est dans l’intérêt de personne. Tout le monde sera perdant", a-t-il affirmé.

L’autre sujet qui empoisonne les relations entre Ankara et Washington est celui de l’organisation terroriste FETO, auteur de la tentative de coup d’état repoussée du 15 juillet 2016 en Turquie, dont le leader, Fethullah Gulen, vit aux Etats-Unis. Ankara demande son extradition.

"Aucune avancée sur ce sujet. Ni Obama ni Trump n’ont pas compris combien ce sujet est important pour la Turquie. Les membres de FETO se promènent librement aux Etats-Unis alors qu’ils sont recherchés par la justice turque. Les Américains parlent toujours de justice indépendante. La Turquie ne demande pas que la justice soit piétinée, elle demande juste que les accords bilatéraux soient appliqués", a-t-il rappelé.

Dans ce contexte, la Turquie attende des Etats-Unis des changements de politique tant sur la question du PYD/PKK que celle de FETO.

"Washington doit s’éloigner du PYD/PKK. L’organisation terroriste doit quitter Manbij et partir à l’Est de l’Euphrate. Les forces turques et américaines doivent travailler avec la population locale pour assurer la sécurité de cette région du nord de la Syrie", a-t-il avancé.