Irak : Moqtada al-Sadr appelle au retrait de ses partisans dans l’heure

Le chef du mouvement sadriste a présenté ses excuses au peuple irakien, "qui est le plus lésé par ce qui se passe"

Irak : Moqtada al-Sadr appelle au retrait de ses partisans dans l’heure

Le chef du mouvement sadriste, Moqtada al-Sadr, a appelé ses partisans à se retirer immédiatement de la Zone verte, dans le centre de Bagdad, et à mettre fin à leur sit-in dans l’heure, menaçant d’adopter "une autre position".

"Mes excuses auprès du peuple irakien, qui est grandement lésé par ce qui se passe, et le pays est maintenant l’otage de la corruption et de la violence", a déclaré Al-Sadr, lors d'une conférence de presse tenue ce mardi dans la région d'al-Hanana au Najaf.

"Nous espérions des manifestations pacifiques, sans armes, et une révolution qui a été entachée de violence n'en est pas une, et je critique maintenant la révolution du mouvement sadriste, a-t-il poursuivi. J'appelle les manifestants du mouvement sadriste à se retirer du Parlement dans l'heure."

En outre, al-Sadr a remercié "les forces de l’ordre et la Mobilisation populaire, qui est restée neutre, ainsi que le commandant en chef des forces armées".

"Verser le sang irakien est un péché, et ma retraite est légitime, non pas politique, et mon retrait de la politique est définitif", a-t-il insisté.

De violents affrontements se sont poursuivis en Irak, depuis la journée du lundi, faisant des dizaines de morts et des centaines de blessés, dans une atmosphère de chaos sécuritaire, dans le centre de la capitale Bagdad, et plusieurs provinces.

Ces événements avaient eu lieu après l’annonce du retrait définitif de Muqtada al-Sadr, le chef du mouvement sadriste en Irak, de la vie politique et de la clôture de toutes ses institutions qui lui sont affiliées, et ce, deux jours après avoir proposé que tous les partis politiques se retirent pour mettre fin à la crise dans le pays.

Suite à cela, le Commandement des opérations conjointes en Irak a annoncé l'imposition d'un couvre-feu total dans la capitale Bagdad.

L'Irak traverse une crise politique dont la gravité s'est accrue depuis le 30 juillet dernier, date à laquelle les partisans du mouvement sadriste ont entamé un sit-in, qui se poursuit toujours, à l'intérieur de la Zone verte à Bagdad, rejetant la nomination du “Cadre de coordination“, Mohammed Shia al-Sudani, au poste de Premier ministre, et appelant à la dissolution de la Chambre des représentants et à la tenue d'élections anticipées.

Les divergences entre les forces politiques, notamment chiites, ont empêché la formation d'un nouveau gouvernement, depuis les dernières élections du 10 octobre 2021.