Guterres appelle à redoubler d’efforts face à l’escalade de la violence dans le Sahel

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’exprimait lors d’une réunion de haut niveau sur le Mali et le Sahel en marge du débat général de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York.

Guterres appelle à redoubler d’efforts face à l’escalade de la violence dans le Sahel

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé mercredi la communauté internationale à redoubler d’efforts face à l’escalade continue de la violence dans la région du Sahel.

Guterres s’exprimait lors d’une réunion de haut niveau sur le Mali et le Sahel en marge du débat général de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, précise l’ONU sur son site.

"Je sais que nous sommes tous très préoccupés par l’escalade continue de la violence au Sahel et son expansion vers les pays du golfe de Guinée" , a déclaré le chef de l’ONU.

Et de poursuivre "je crains que nous n’ayons collectivement échoué à enrayer les causes profondes de la crise – la pauvreté, les failles de gouvernance, l’impunité – qui nourrissent la montée de l’extrémisme violent. Les groupes terroristes instrumentalisent les conflits locaux et se positionnent en défenseurs des communautés";

" Tout cela est aggravé par le changement climatique. La raréfaction des ressources naturelles exacerbe les tensions. Au Nigéria, les heurts entre éleveurs et agriculteurs ont l’année dernière fait plus de victimes que Boko Haram", a-t-il ajouté.

Selon lui, partout, ce sont les civils qui en payent le prix.

En effet, dans les seuls pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), le nombre de morts civils entre 2012 et 2018 a été multiplié par quatre. Plus de 5 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire, plus de 4 millions ont été déplacées, 3 millions d’enfants ne sont pas scolarisés et près de 2 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire, précise l'ONU.

"Nous sommes en train de perdre du terrain face à la violence. Nous devons redoubler d’efforts", a souligné Guterres, notant que ces efforts devaient d’abord être centrés sur le front politique, la résolution du conflit malien étant essentielle à l’établissement d’une paix régionale durable.

"Le dialogue politique national inclusif lancé la semaine dernière doit ouvrir la voie à des progrès dans la mise en œuvre de l’accord de paix. La révision constitutionnelle sera indispensable pour mettre en place des réformes décisives", a-t-il précisé.

Le Secrétaire général a, en outre, souligné la nécessité de renforcer la coopération régionale et internationale. Il a estimé, à cet effet, que la force conjointe du G5 Sahel restait cruciale pour combattre les groupes armés extrémistes et les terroristes.

Cette force a besoin, selon lui, de davantage de soutien, notamment de financement.

"Je crois qu’il faut qu’on reconnaisse que la lutte contre le terrorisme menée par le G5 Sahel n’est pas seulement une question des pays du G5 Sahe, n’est même pas seulement une question régionale ou africaine, c’est une question globale", a-t-il noté.

"Le Sahel a besoin de l’unité et de l’engagement de tous. Beaucoup d’outils et de mécanismes sont actuellement en place. Tous sont complémentaires et méritent d’être soutenus et valorisés", a-t-il conclu.