Guinée: la Capitale paralysée par trois manifestations
- L’opposition républicaine exige que «les vrais résultats soient publiés», accusant la commission électorale nationale indépendante (CENI) mais aussi des magistrats d’avoir «falsifié» les résultats
La capitale guinéenne Conakry a été paralysée par trois manifestations, lundi, et les activités étaient au ralenti dans la plupart des endroits, a constaté le correspondant d’Anadolu.
C’est d’abord le collectif dénommé «Mobilisation citoyenne pour sauver l’école guinéenne » qui a entamé une marche pacifique à Kaloum (Centre-ville de Conakry).
Le collectif sollicitait une «négociation» entre le gouvernement guinéen et les syndicats pour désamorcer la grève des enseignants. Ces jeunes se sont vus embarquer par la police d’être relâchés, a constaté sur place Anadolu.
Très tôt le matin, des élèves qui n’ont pas reçu de professeurs, sont sortis manifester à Kipé (commune de Ratoma). «Nous voulons reprendre les cours», scandaient ces élèves. Ils ont brûlé les pneus sur le trottoir, empêchant tout passage de mobilistes.
Dans les communes de Matoto et Matam, c’est le même constat. Les salles de classe sont restées fermées. Uniquement dans quelques écoles privées, on donne des cours.
Par ailleurs, depuis le lundi 12 février, la Guinée est confrontée à une grève des enseignants. Déclenchée par le Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée, la grève des enseignants paralyse les activités scolaires sur toute l’étendu du territoire national. Les enseignants demandent notamment «une augmentation de salaire».
Enfin, c'est l’opposition guinéenne conteste les résultats des élections locales du 4 février dernier.
L’opposition républicaine exige que «les vrais résultats soient publiés», accusant la commission électorale nationale indépendante (CENI) mais aussi des magistrats d’avoir «falsifié» les résultats au niveau des commissions administratives de centralisation de votes (CACV).
«Nous entamons une série de manifestations pour obtenir ce que nous exigeons…» Nous allons commencer ce lundi, 26 février par une journée ville morte sur toute l’étendue du territoire national», a indiqué Faya Millimouno, président du bloc libéral.
Journée très agitée, donc. Magasins et boutiques sont restés fermés par endroit. La circulation est quasi-inexistante sur l’autoroute le Prince.
Les autorités se sont contentées de suivre.
«Nous suivons avec attention l’évolution sociopolitique de notre pays. Déjà les autorités de tous les niveaux sont à pieds d’œuvre pour trouver dans les meilleurs délais les solutions idoines de sortie de crise», a indiqué le gouverneur de la ville de Conakry, Mathurin Bangoura dans une déclaration.
J’en appelle à l’esprit civique, a-t-il poursuivi, et au sens de patriotisme habituel des uns et des autres et demande à tous de garder le calme et à la sérénité. «Je rassure que les dispositions sécuritaires sont prises pour permettre à chacun de vaquer librement à ses affaires », a-t-il rassuré.
Le 4 février les guinéens ont été appelés à voter, dans le cadre du renouvellement des conseils municipaux, un scrutin qui n'a pas eu lieu depuis 2005 et dont les résultats ont été publiés au compte goutte et, par ailleurs, contestés..