France: Macron reconnaît ses lacunes
Le président Macron assure « entendre la colère des Français » et reconnaît qu’ils « ont le droit de manifester »
Le président français Emmanuel Macron a reconnu, mercredi soir à la télévision française, ne pas être parvenu à « réconcilier le peuple français avec ses dirigeants ».
Le chef de l’Etat s’exprimait en direct sur la chaîne TF1 depuis le porte-avions Charles de Gaulle, au large de Toulon (sud-est de la France), pour faire le point sur sa politique, dix-huit mois après son élection.
Concernant les révoltes populaires, Macron s’est écrié : «Ça me touche, moi. Si ça ne touchait que ma personne, ça ne serait pas grave. Ce divorce m'inquiète. Je l'ai vu sur le terrain, la colère, les interpellations. Ça me touche profondément».
Il s’exprimait alors qu’un mouvement de grande ampleur se prépare pour la journée du samedi 17 novembre pour protester contre la hausse des prix du carburant.
Une journée de blocage initiée par des internautes sur Facebook, prévoit de paralyser le trafic routier à de nombreux points stratégiques aux quatre coins de la France.
S’il assure « entendre la colère des Français » et reconnaît qu’ils « ont le droit de manifester », le président Macron estime qu’« il y a beaucoup de gens qui veulent récupérer ce mouvement » à des fins politiques.
« Je ne suis pas parfait. J'ai peut-être commis des erreurs en choisissant un tel ou un tel. Est-ce que j'y peux toujours quelque chose ? Non !», tranche le président français dans une logique de mea culpa.
Il a, toutefois, fait comprendre qu’il n’était pas question pour le gouvernement de changer de cap, en indiquant : « Nous allons devoir réformer l'État en profondeur. Nous allons devoir transformer en profondeur les retraites, ouvrir ce chantier de la dépendance, la bioéthique, la réforme de l'organisation de certaines religions, avec de grands sujets européens ».
« Je ne veux pas changer la ligne » a expliqué le président, avant de préciser qu’il veut faire « évoluer le système » et que les impôts des français servent à augmenter le budget dédié notamment au secteur de la santé et de l’éducation.
Concernant la politique internationale, Emmanuel Macron est revenu sur les attaques publiées mardi soir sur Twitter par son homologue américain Donald Trump.
« Ils commençaient à parler allemand à Paris avant l’intervention des Etats-Unis », avait écrit le président Trump sur twitter, faisant allusion aux deux guerres mondiales.
En réplique, Emmanuel Macron a déploré que « trop souvent, nous nous retournons vers les États-Unis. Les États-Unis, c'est notre allié historique, il continuera de l'être. Mais être allié, ce n'est pas être le vassal », ajoutant que « entre alliés on se doit le respect ».
Donald Trump « fait de la politique américaine et je le laisse faire de la politique américaine », a fini par trancher le président français, qui a passé la nuit de mercredi à bord de l'unique porte-avion français.