France : Macron défend son plan pour la transition écologique
- Il a notamment annoncé une concertation sous trois mois, avec les "gilets jaunes" et les acteurs concernés.
Le président français Emmanuel Macron a annoncé mardi à Paris, la « fermeture de 14 réacteurs nucléaires d’ici 2035 » au cours d’un discours à l’occasion de l’installation du Haut conseil pour le climat.
Le chef de l’Etat a tenu un discours très attendu, mardi matin, pour présenter son plan en faveur de la transition écologique et répondre à la grogne qui monte dans l’Hexagone en réaction à l’augmentation vertigineuse des prix du carburant.
« Ce mouvement a donné lieu à des manifestations importantes, mais aussi à une violence inacceptable », a estimé Emmanuel Macron avant de trancher : «on ne peut pas être le lundi pour l'environnement, et le mardi contre la hausse du prix du carburant».
Il a ensuite reconnu : «on présente aujourd'hui la facture de 40 ans de petits ajustements. Nous devons entendre l'alarme sociale (...) mais sans oublier l'alarme environnementale ».
Pour Emmanuel Macron, « le prix du carburant et du gaz nous est dicté par la Russie, l'Arabie Saoudite, l'Iran, etc.». Il a expliqué que la « transition écologique c'est aussi reprendre notre souveraineté », plaidant pour une stratégie européenne et expliquant que le défi ne concerne pas uniquement La France.
Le président français s’est, ensuite, astreint à de nombreuses annonces en faveur de l’écologie.
« Nous avons décidé de fermer toutes les centrales à charbon sur le territoire d'ici 2022 », a-t-il, d’emblée, fait savoir avant de poursuivre en annonçant une « réduction de la part du nucléaire à 50% » avec une échéance « d’ici 2035 ».
« A l’horizon 2030 le parc éolien français sera triplé » a poursuivi Emmanuel Macron, en expliquant : « je ne veux pas fermer des centrales si c'est pour importer cette énergie depuis d'autres économies, où elle est moins bien produite que sur notre territoire».
S’agissant du mouvement des "gilets jaunes", qui s’est constitué il y a une quinzaine de jours en protestation contre les hausses des prix du carburant, il a indiqué souhaiter «que partout, dans les trois mois, une concertation puisse être déclinée».
«Il nous faut apporter des solutions pragmatiques, au plus près du terrain (...) pour que cette réalité soit tangible », a-t-il concédé.
Il a promis une révision tous les trois mois de la taxe sur les carburants, en fonction des fluctuations des cours du pétrole.
Il a clôturé son discours en appelant à l’unité et la mobilisation collective.
«Chaque citoyen est nécessaire, il n'y a pas de changement qui se fait en méprisant un citoyen (...) Cette perte de civilité entre nous, on doit y mettre fin. Notre nation est plus grande que chacun d'entre nous», a-t-il conclu.
Pour rappel, des blocages et des manifestations sont organisées dans l’ensemble du pays depuis le 17 novembre pour protester contre la hausse de la taxation des hydrocarbures.
Des milliers de manifestants sont mobilisés chaque jour sur l’ensemble du pays et annoncent une nouvelle journée de blocage pour le samedi, 1er décembre.
Réagissant à chaud au discours du Président, beaucoup de "gilets jaunes" ont exprimé aux médias leur déception des mesures annoncés.