France / "Gilets Jaunes" : « Une catastrophe pour l’économie » selon Bruno Le Maire
Le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, a qualifié dimanche la mobilisation des "gilets jaunes" de « catastrophe pour l’économie » au cours d’un point presse qu'il a tenu à Paris.
Il s’exprimait au lendemain de l’acte 4 du mouvement des "gilets jaunes" qui a rassemblé plus de 10000 personnes à Paris et 125000 dans toute la France selon le ministère de l’Intérieur, Christophe Castaaner.
«C’est une catastrophe pour le commerce, une catastrophe pour l’économie », a déploré Bruno Le Maire au micro de BFMTV.
Au-delà des établissements pillés, et dont les façades ont été dégradées, voire détruites par les casseurs, l’activité économique du pays est fortement impactée à la veille des fêtes de Noël et particulièrement dans la capitale française.
Le ministre de l’économie estime que « la facture des dégâts doit être prise en charge par l’Etat, par la solidarité, par les assureurs ».
« Il y a des charges sociales et fiscales qui doivent tomber à la fin de l’année et il faut qu’on puisse les repousser », à fait savoir le locataire de Bercy.
Il a, par ailleurs, annoncé qu’il a demandé «à ce que la situation personnelle de chaque commerçant soit prise en compte pour les charges sociales comme pour les charges fiscales».
Bruno le maire a conclu son intervention en estimant que le poids économique du mouvement des gilets jaunes «ne doit pas peser sur les commerçants qui doivent se retirer cette angoisse».
Le premier adjoint au maire de Paris, Emmanuel Grégoire, a indiqué qu’il y a « beaucoup plus de dégâts » dans la capitale, que la semaine précédente.
« Le secteur concerné par les incidents est beaucoup plus important (...). En ayant moins de barricades, il y a eu beaucoup plus de dispersion, donc beaucoup plus de lieux impactés par des violences », a-t-il déclaré avant de préciser qu’un « coût économique beaucoup plus important » est à constater.
La veille, la mairie de Paris, Anne Hidalgo a dénoncé sur son compte Twitter des « scènes de chaos » aux « dégâts incommensurables ».
En début de semaine, déjà, le président du Medef, Geoffroy Roux de Bezieux avait estimé sur les colonnes du journal Le Parisien que « nous sommes quasiment en état d’urgence économique ».
De son côté, la fédération professionnelle l’Ania, avait expliqué craindre des « conséquences irréversibles sur l’emploi » en cette période de fêtes de fin d’année. Les entreprises auraient déjà été impactées à hauteur de 13,5 milliards d’euros avant même l’épisode violent de ce samedi, selon la même source.
Le secteur du tourisme est, lui aussi, très clairement affecté par les événements récents notamment à Paris. La capitale français étant une destination privilégiée durant les fêtes de fin d’année, les hôtels pourraient voir leur fréquentation en chute libre.
« Les réservations sont en baisse de 40 à 50 %, (...) Tous nos adhérents rapportent des vagues d’annulation, cela rappelle la situation après les attentats », alerte le président du Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers, Marcel Bénezet.
Le quotidien Valeurs Actuelles estime que : « entre 22 000 et 25 000 nuitées auraient été annulées au mois de décembre ».
Le mouvement des "gilets jaunes", lancé depuis la mi-novembre sur les réseaux sociaux pour protester contre la hausse des prix des carburants, a rapidement évolué et les revendications se sont étendues au pouvoir d’achat et aux salaires.
Des politiciens ont même réclamé la démission du président Emmanuel Macron, d’autres ont revendiqué la tenue d’un référendum, et d’autres ont appelé à la dissolution du parlement.
De grandes marches ont été organisées à Paris les samedis 17 et 24 novembre ainsi que les 1er et 8 décembre. Ces marches ont été émaillées de vives violences, touchant des commerces, des monuments historiques, des véhicules et des immeubles. Des scènes de guérilla urbaine sont été observées dans toute la France.
Déjà 4 personnes ont perdu la vie en marge de ces protestations et des centaines d’autres ont été blessées.