France / Gilets Jaunes: net recul de la mobilisation après le discours de Macron
- Mardi, 1932 gilets jaunes étaient encore mobilisés, contre 10500 la veille
La mobilisation des gilets jaunes en France a nettement diminue mardi, au lendemain du discours du président Macron, a rapporté la presse française citant une source policière.
Ce sont, en effet, 1932 gilets jaunes recensés mardi dans 45 points de blocage, alors qu’ils étaient 10500, la veille, déployés sur 225 points.
Les actions sur le terrain semblent, ainsi, s’être apaisées mardi après les mesures décrétées par le chef de l’Etat pour satisfaire une partie des gilets jaunes.
En revanche, les réactions sont nombreuses de la part de politiques ou de gilets jaunes qui ne sont pas satisfaits par les propositions de la présidence française.
« Rien dans cette intervention pour la jeunesse qui se bat pour la qualité des études, l'égalité à l'entrée de l'université et contre les violences policières. La jeunesse n'a pas toujours raison, mais le pouvoir qui la méconnaît et qui la frappe a toujours tort », a déploré un ex-candidat à la présidentielle Benoît Hamon sur son compte Twitter.
Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France Insoumise a, pour sa part, estimé que « dans les annonces du président, il n'y a rien qui concerne les chômeurs, il n'y a rien qui concerne les salariés à temps partiel, il n'y a rien qui concerne les retraités. Les fonctionnaires ne sont pas pris en compte. Les étudiants non plus».
Si les arguments de la présidente du Rassemblement national, Marine le Pen, sont à l’opposé de ceux de la gauche, elle a, elle aussi, fustigé les déclarations du chef de l’Etat en écrivant sur son compte Twitter : «ce modèle, c’est celui de la mondialisation sauvage, de la concurrence déloyale, du libre-échange généralisé, de l’immigration de masse et ses conséquences sociales et culturelles. Bref, Macron recule pour mieux sauter ! ».
Lundi soir, le président français s’est adressé aux Français depuis l’Elysée au cours d’une allocution de 13 minutes et dans laquelle il a annoncé l’instauration de « l’état d’urgence économique et social ».
Quatre mesures sont venues étayer sa volonté de calmer le mouvement social qui secoue la France depuis le 17 novembre.
Il a annoncé que les salariés au SMIC (salaire minimum) se verront augmenter de 100€ mensuels à compter du 1er janvier.
Concernant cette augmentation, l’Elysée a ensuite précisé qu’elle ne sera pas versée comme salaire mais comme prime d’activité par la caisse d’allocation familiale.
Le chef de l’Etat a annulé la hausse de la CSG (contribution sociale généralisée) pour les retraités qui touchent moins de 2000€.
Les heures supplémentaires sont également défiscalisées et Emmanuel Macron a invité les patrons à verser des primes de fin d’année à leurs salariés.
Des gestes dont la facture s’élève « entre 8 et 10 milliards », a indiqué mardi matin le secrétaire d’Etat auprès du ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt, à l’antenne de BFMTV, avant de poursuivre : « nous sommes en train de le préciser, de voir aussi comment nous allons le financer ».
De son côté, Bruxelles a annoncé, par le biais du commissaire européen aux affaires économiques Pierre Moscovici, suivre « avec attention l’impact des annonces » sur le déficit de la France, comme le rapporte le journal Le Figaro.
Suite aux mesures annoncées, le déficit budgétaire de la France devrait passer à près de 3,5% pour 2019, alors qu’il était inférieur à 3% dans la première mouture du budget, comme l’exige l’Union européenne.