France / « Gilets jaunes » : création d’un répertoire des manifestants violents (Édouard Philippe)
Une « nouvelle loi » sera prochainement « adoptée pour sanctionner ceux qui ne respectent pas l’obligation de déclarer une manifestation»
Le premier ministre français Édouard Philippe a annoncé lundi soir au cours d’une allocution télévisée que le gouvernement a décidé de créer un fichier répertoriant les « casseurs ».
Les manifestants violents « n’auront jamais le dernier mot dans notre pays », a déclaré le chef du gouvernement.
Edouard Philippe a fait savoir qu’une « nouvelle loi » sera prochainement « adoptée pour sanctionner ceux qui ne respectent pas l’obligation de déclarer une manifestation».
Cette nouvelle batterie législative permettra de sanctionner plus durement les manifestants.
« Arriver cagoulé à une manifestation, c’est aujourd’hui une contravention. Demain, ce doit être un délit », a argumenté le Premier ministre.
Il a, par ailleurs, annoncé que la création d’un fichier permettant de répertorier les « casseurs » sera calquée sur le dispositif déjà utilisé il y a plusieurs années pour lutter contre le hooliganisme.
Ce fichage avait permis d’interdire à des supporters de se rendre aux abords des stades. Il sera donc désormais utilisé pour sanctionner ou interdire des manifestants de se trouver sur le lieu d’un rassemblement.
Il y aura « 80000 agents des forces de l’ordre mobilisées samedi dont 5000 à Paris », pour maintenir l’ordre lors de l’Acte 9 des manifestations des « gilets jaunes ».
Il a aussi fait état de 5600 interpellations depuis le début du mouvement, dont plus d’un millier ont conduit à des condamnations. 156 personnes ont également été incarcérées.
Pour rappel, le mouvement des gilets jaunes est né le 17 novembre dernier en protestation contre la hausse des prix des hydrocarbures dans l’Hexagone, mais les revendications se sont largement étendues.
C’est le pouvoir d’achat des français qui est au cœur de la mobilisation. Depuis le début du mouvement, des milliers de manifestants protestent chaque samedi de manière massive contre la politique d’Emmanuel Macron.
Parallèlement à cela, 49 enquêtes ont été ouvertes pour des faits de violences policières dont certaines ont conduit à des blessures graves.
Des manifestants ont eu les mains démembrées par des grenades lacrymogènes lancées par la police et d’autres ont été éborgnés par des tirs de flash-ball.
A noter également que dix personnes ont perdu la vie en marge de ces protestations dont une octogénaire touchée au visage par une grenade lacrymogène jetée par les forces de l’ordre alors qu’elle se trouvait sur son balcon.
C’est un bilan inédit pour un mouvement social en France.