Est de RDC : La ville de Beni particulière visée par les rebelles
- Depuis début octobre, cette ville de moins d'un million d'habitants a connu "8 attaques des rebelles ougandais ADF et 4 attaques de la part des miliciens Maï-Maï"
La ville de Beni dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) a vécu une nouvelle attaque lundi matin, portant à 12 le nombre d'attaques rebelles contre cette ville depuis le début du mois d'octobre, a-t-on appris de sources concordantes.
La majorité de ces attaques sont meurtrières, mais aucun bilan officiel n'a été établi jusqu'à présent.
L'attaque de ce lundi a été menée par des miliciens Maï-Maï contre une position de l'armée dans la partie orientale de la ville, a rapporté le capitaine Mak Hazukay porte-parole de l'armée dans la région.
Lors des combats "Nous avons neutralisé un milicien et récupéré une arme AK47 et une arme blanche", a déclaré Hazukay à Anadolu.
Les miliciens ont également ouvert le feu sur deux civils qui sont morts sur place, a annoncé Kizito Bin Hangi, président de la société civile de Beni. L'attaque de lundi s'ajoute à plusieurs autres attaques menées par des rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF) contre cette ville.
Depuis début octobre, cette ville de moins d'un million d'habitants a connu "8 attaques des rebelles ougandais ADF et 4 attaques de la part des miliciens Maï-Maï", a déclaré à Anadolu Modeste Bakwanamaha, maire adjoint de Beni, troisième ville de la province du Nord-Kivu frontalière avec l'Ouganda et le Rwanda.
Dès la deuxième semaine d'octobre, les rebelles se sont attaqués à Beni, tuant une vingtaine de civils. L'attaque la plus meurtrière a fait plus de dix morts dans la nuit de samedi à dimanche.
La zone la plus visée par les assaillants "est partie orientale de la ville, frontalière avec plusieurs localités", a indiqué à Anadolu, le porte-parole de l'armée dans la région, le capitaine Mak Hazukay.
Les attaques des miliciens Maï-Maï interviennent généralement au lendemain des tueries perpétrées par les rebelles ADF, a constaté le porte-parole.
"Dans les faits, ces miliciens mettent à mal la traque contre les rebelles ADF qui représentent une menace d'ampleur pour la RDC et la sous-région, car il s'agit là d'un mouvement terroriste", a déclaré le général Léon-Richard Kasonga, porte-parole de l'armée en RDC.
Déjà sous le collimateur des rebelles et miliciens, cette ville jadis prospère, est devenue l'épicentre d'épidémie d'Ebola qui touche également la ville de Butembo, plusieurs localités mitoyennes et d'autres dans la province de l'Ituri.
Déclarée depuis le 1er août dernier, l'épidémie a déjà fait 153 morts dont 68 dans la ville de Beni qui fait actuellement face à un pic de nouveaux cas à cause de la résistance communautaire à la riposte contre l'épidémie.
Le ministère Congolais de la Santé a mis en place un nouveau plan de riposte afin de maîtriser l'épidémie d'ici fin novembre.