Est de la RDC : Un rappeur appelant au vote utile enlevé

- Il a sorti une chanson intitulée " Mon vote", qui appelle les électeurs à voter pour "une République meilleure"

Est de la RDC : Un rappeur appelant au vote utile enlevé

Un artiste musicien engagé et auteur d'une chanson hostile aux autorités congolaises a été enlevé par des "inconnus", dans la nuit de samedi à dimanche à Bukavu, une mégapole située dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), ont annoncé sa famille et la police, dimanche. 

Le chanteur, Corneille Akilimali Bufole, dit Cor Akim, "a été enlevé autour de minuit par des personnes non connues. Il a fait un message dans la précipitation, en criant au secours, il est en danger. Mais quand mon père et mon grand frère se sont dépêchés sur la route, ils n'ont trouvé qu'un de ses souliers et son porte-monnaie. Le téléphone a été éteint à la seconde", a déclaré sa sœur Joëlle Bufole sur l'antenne d'une radio locale. 

Cet artiste populaire dans la province du Sud-Kivu dont Bukavu est la capitale, a sorti une chanson intitulée " Mon vote", qui appelle les électeurs à voter pour "une République meilleure". 

"Je ne vote pas pour des voleurs, des vautours en velours, des lenteurs, des conteurs de contours, des chanteurs de beaux jours, je ne vote pas pour des calculateurs, des manipulateurs, des vendeurs de rêve et des farceurs contre lesquels je me lève", sont des passages repris de la chanson de Akilimali Bufole. 

Joint par Anadolu, le chef de la police du Sud-Kivu , le général Louis-segond Karawa , a affirmé avoir été saisi "du cas" et a annoncé que la police "vérifie le contour d'un tel acte et étudier le contexte afin de retrouver rapidement la victime".

Des artistes de Bukavu ont annoncé dans un communiqué une "réunion" pour "arrêter des actions à mener dans l’immédiat" pour retrouver leur collègue. 

Située sur les rives du lac-Kivu, la ville de Bukavu est gangrénée ces dernières jours par une insécurité "grandissante" caractérisée par des meurtres, vols et quelques enlèvements, selon la société civile locale. 

Cet enlèvement intervient à deux semaines des élections présidentielle, législatives nationales et provinciales en RDC, après deux reports successifs. 

Le processus électoral est déjà entré dans son dernier virage, mais une frange majoritaire de l'opposition qui soutient la candidature de Martin Fayulu à la présidentielle conteste toujours l'usage des machines à voter et exige des bulletins en papiers. 

En campagne à travers l'est du pays, le candidat Fayulu demande à ses électeurs d'exiger des bulletins papiers ou d'introduire leurs propres bulletins dans les urnes.

Lors d'un point de presse vendredi dernier à Kinshasa, la majorité présidentielle a accusé cet opposant de préparer la contestation électorale pour instaurer un "chaos", afin de parvenir à un dialogue de partage de postes.