Erdogan: "Si l'Irak ne le fait pas, nous combattrons le PKK à Sinjar"

Le Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a une nouvelle fois appelé l’Irak à combattre le PKK dans la région de Sinjar, sans quoi la Turquie interviendra elle-même pour éliminer la menace terroriste.

Le Chef de l’Etat s’exprimait, lundi à Istanbul, lors d’une cérémonie d’inauguration de 80 écoles et 59 gymnases construits dans la plus grande métropole turque.

Il a d’abord voulu revenir sur les avancées réalisées par son pays dans le domaine de l’éducation.

Malgré un bilan très positif au niveau des infrastructures notamment, le Président Erdogan n’a pas caché sa déception face aux résultats obtenus dans l’éducation elle-même.

"Depuis 2002, nous avons fait construire 282 000 salles de cours supplémentaires, le nombre d’enseignants est passé de 584 000 à 904 000. Nous avons réalisé de nombreuses réformes. Nous avons modernisé nos écoles, installé des tableaux multimédias. Le nombre d’universités est passé de 75 à 185", a-t-il d’abord rappelé.

"Nous avons obtenu d'importants succès, mais je considère que nous ne sommes pas au niveau espéré dans l'éducation et la culture. Face aux efforts et sacrifices réalisés par nos citoyens pour l'éducation de leurs enfants, nos résultats ne sont pas au niveau voulu", a-t-il estimé, répétant ainsi une nouvelle fois son mécontentement dans ce domaine.

Pour expliquer son point de vue, Erdogan a poursuivi ainsi :

"Un enfant qui ne respecte ni son père ni sa mère, ne peut être une richesse pour son pays ou pour l’humanité. Un jeune qui ne connait pas son histoire, qui n'est pas conscient de la richesse de sa culture, qui n'a pas profité de la lumière de sa civilisation, ne peut pas être considéré comme le garant de notre avenir."

Le Président turc s’est ensuite exprimé sur la lutte menée contre le terrorisme.

Il a dévoilé le dernier bilan de l’opération Rameau d’olivier en cours dans la région d’Afrin, dans le nord-ouest de la Syrie.

"A ce jour, 3872 terroristes ont été neutralisés dans le cadre de l'opération Rameau d'olivier", s’est-il félicité.

"Ils (les terroristes) s'enfuient, nous les poursuivons. Voyez, ils fuient la Syrie, ils fuient Afrin pour aller à Sinjar (Irak). Nous avons demandé au gouvernement irakien de les combattre, sans quoi nous nous en chargerons. Pour cela, nous n'avons besoin du feu vert de personne", a-t-il ajouté, invitant ainsi l’Irak à éliminer la menace terroriste dans cette région du nord de l’Irak, à proximité de la Syrie et de la Turquie.

Pour conclure, le Chef de l’Etat a souligné le fait que les enjeux à venir sont nombreux et toujours plus difficiles.

"Plus la Turquie grandit, plus elle se développe et se renforce, plus la nature et l'ampleur des difficultés qui se présentent sont différentes. Notre tâche n'est pas facile."