Erdogan: "Nous ne prendrons jamais au sérieux ceux qui soutiennent le PKK"

- Le Chef de l’Etat turc a réagi à la décision de la CEDH demandant la libération de l’ancien président du Parti Démocratique des Peuples (HDP), Selahattin Demirtas.

Erdogan: "Nous ne prendrons jamais au sérieux ceux qui soutiennent le PKK"

Le Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a fermement condamné la décision de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) demandant la libération de Selahattin Demirtas, ancien leader politique, détenu pour des liens supposés avec l’organisation terroriste PKK.

Le Chef de l’Etat turc s’exprimait, mercredi, lors de la 48ème rencontre avec des maires de quartiers et de villages venus de l’ensemble du pays.

Erdogan a d’abord voulu réagir à la décision de la CEDH concernant l’ancien président du Parti Démocratique des Peuples (HDP), Selahattin Demirtas.

"Hier (mardi), la CEDH a pris une décision contre la Turquie, a-t-il rappelé. Elle affirme que dans le procès impliquant l'ancien président d'un parti proche du PKK plusieurs droits ont été bafoués. Mais ces mêmes instances de l'UE ont-elles déclaré quoi que ce soit quand cette même personne a appelé la population à sortir dans la rue les 6-8 octobre (2014) sur des allégations mensongères, causant par la suite la mort de 50 personnes innocentes ?"

Le Président turc a qualifié cette nouvelle décision de la Cour européenne comme un soutien à l’organisation terroriste.

"Nous ne prendrons jamais au sérieux ceux qui soutiennent les membres du PKK, également reconnue comme organisation terroriste par l'Union Européenne, responsables de la mort de dizaines de milliers de personnes, dont de bébés et des personnes âgées de plus de 80 ans", a-t-il martelé.

Et d’ajouter : "Ces terroristes, que vous aimez tant, retourneront leur haine et leurs armes contre vous dès que vous toucherez à leurs intérêts. Vous pouvez prendre les décisions que vous voulez, effectuer les votes que vous voulez, nous n’abandonnerons jamais l’Etat de droit et continuerons d’œuvrer pour défendre la survie de notre pays et de notre peuple".

Face à cette approche des institutions européennes, le Chef de l’Etat turc a renouvelé son refus d’accepter des leçons de démocratie de leur part.

"Aucun pays ou institution, qui honore les membres de FETO, auteur d'une tentative de putsch, n'a le droit de parler de démocratie", a-t-il déclaré.

Recep Tayyip Erdogan a aussi voulu répondre aux critiques concernant les enquêtes dans le cadre des évènements de Gezi au printemps 2013.

"Les évènements de Gezi étaient un projet qui avait pour but d’enchaîner à nouveau la Turquie et de stopper la marche glorieuse du peuple turc", a-t-il affirmé. 

"Ce qu'on appelle Gezi c'est l'opposition à tous les projets et efforts qui porteront la Turquie encore plus loin", a encore déclaré Erdogan avant de terminer son discours.