Erdogan: "Nous n'autoriserons aucune nouvelle tragédie humanitaire à Idleb"
- "Si comme promis les zones terroristes ne sont pas libérées en Syrie, nous irons le faire nous-même", a encore déclaré le Chef de l'Etat turc, rappelant les engagements non respectés de Moscou et de Washington.
Le Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré que la Turquie ne permettra qu’un nouveau drame humanitaire apparaisse à Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie.
Le Chef de l’État turc a participé, samedi par visioconférence, à l'inauguration du barrage de Reyhanli, dans la province de Hatay, dans le sud du pays, tout proche de la frontière syrienne.
Il a d’abord présenté en détails le barrage, son coût, ainsi que les avantages qu’il va engendrer.
"Le barrage de Reyhanli (Hatay-sud) représente une manne financière de 350 millions de TL (40 millions €) par an, et un apport de 80 millions de TL (10 millions €) dans la production énergétique", a-t-il notamment indiqué.
La province de Hatay a été frappée de plein fouet par la guerre en Syrie. Elle a directement subi la menace terroriste venant du sud, mais aussi le flux de réfugiés venant en Turquie. En effet, le pays accueille près de 4 millions de réfugiés syriens depuis plusieurs années.
"Hatay arrive en tête de nos villes qui ont le plus souffert du conflit syrien", a-t-il rappelé.
La Turquie, directement menacée par la présence des organisations terroristes tels que Daech et le YPG/PKK, a mené plusieurs opérations dans le nord de la Syrie.
La Turquie avait lancé d'abord l'Opération Bouclier de l'Euphrate, le 24 août 2016, puis l'opération Rameau d’olivier à Afrin, le 20 janvier 2018, et l'opération Source de Paix, le 9 octobre 2019, pour éliminer les éléments terroristes du nord de la Syrie.
"Tout en brisant le corridor terroriste le long de la frontière, nous avons aussi montré à nos frères syriens qu'ils n'étaient pas seuls", a souligné le président turc.
Mais pour Erdogan, la menace terroriste en Syrie n’est pas totalement et définitivement vaincue.
Ankara avait conclu fin 2019 deux accords, l’un avec Moscou et l’autre avec Washington, pour un retrait du YPG/PKK du nord de la Syrie. Mais les engagements de la Russie et des États-Unis ne sont pas entièrement respectés.
"Si comme promis les zones terroristes ne sont pas libérées en Syrie, nous irons le faire nous-même", a-t-il répété. Et d’ajouter : "Nous resterons actifs sur le terrain jusqu'à ce que la stabilité soit rétablie au sud de nos frontières".
Par ailleurs, le Chef de l’État turc s’est dit préoccupé par les tentatives du régime syrien et des organisations terroristes visant à déstabiliser la région d’Idleb.
"Nous n'autoriserons aucun développement qui ouvrira la voie à une nouvelle tragédie humanitaire à Idleb", a-t-il insisté.
Pour conclure, Recep Tayyip Erdogan a voulu mettre en garde les pays ou organisations terroristes qui voudraient courir derrière des plans et projets visant à affaiblir ou menacer la Turquie dans la région.
"Qu'ils se le disent, nous continuerons à déranger ceux qui présentent une animosité à notre pays et à notre peuple", a-t-il dit.