Erdogan: "Les États-Unis n'agissent pas équitablement entre les alliés de l'OTAN"

"Nous attendons des Etats-Unis qu’ils n’orientent pas la Grèce vers de mauvais calculs, et ne permettent pas la manipulation de l'opinion publique internationale", a souligné le président turc.

Erdogan: "Les États-Unis n'agissent pas équitablement entre les alliés de l'OTAN"

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a critiqué les États-Unis pour leur position biaisée dans un contexte de tensions entre la Türkiye et la Grèce. Il reproche à Washington son traitement inégal des alliés de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN).

Le chef de l'État turc s'exprimait mercredi lors d'une interview télévisée. Il a souligné que les États-Unis ne peuvent pas trouver un autre allié comme la Türkiye.

"Il n'y a tout simplement aucune comparaison entre l'importance de la Türkiye et de la Grèce au sein de l'OTAN. Nous attendons des États-Unis qu'ils n'impliquent pas la Grèce dans de mauvais calculs et qu'ils ne permettent pas la manipulation de l'opinion publique internationale", a-t-il dit.

Le président turc a dénoncé la récente décision de Washington de lever un embargo sur les armes à destination de l'Administration chypriote grecque, la qualifiant d'"inexplicable en termes de contenu et de calendrier".

"Cet acte ne restera pas sans réponse et nous sommes engagés à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les Chypriotes turcs", a-t-il poursuivi.

Au sujet de la guerre en Ukraine, Erdogan a déclaré qu'il s'entretiendra jeudi avec son homologue russe Vladimir Poutine.

"Zelensky veut notre soutien pour les 4 régions et pour convaincre Poutine. J'ai l'intention de discuter de ces questions en détail avec Poutine demain (jeudi), a-t-il dit. Le coût d'une guerre nucléaire serait catastrophique. Nous ne devrions même pas y penser. Résoudre cette question par la diplomatie est la bonne méthode."

Concernant les efforts continus de la Türkiye en matière de lutte contre le terrorisme, il a appelé les États-Unis et la Russie à respecter les promesses formulées dans un accord de 2019 concernant l'élimination des organisations terroristes du nord de la Syrie.

"Nous n'hésiterons jamais à transformer nos efforts en une opération antiterroriste d'envergure chaque fois que nous le jugerons nécessaire et approprié", a-t-il rappelé.

Concernant la demande de reconnaissance de la République turque de Chypre du Nord (RTCN) par Ankara, Erdogan a déclaré : "Si le Conseil de sécurité des Nations unies agit de manière équitable, nous accélérerons ce processus".

Il a également exhorté la communauté internationale à reconnaître la RTCN, ajoutant que "cela ouvrirait la voie à la résolution de la question chypriote."