Erdogan : L’accord d’Adana est toujours en vigueur
« Les parties qui veulent éloigner la Turquie de la Syrie ne visent pas à assurer la liberté du peuple syrien, mais au contraire, à approfondir le bourbier », déclare le président turc.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré samedi que les dispositions de l'accord d'Adana signé entre Damas et Ankara en 1998 sont toujours en vigueur.
Erdogan a tenu ces propos dans un discours prononcé à Gaziantep, lors d'une réunion de présentation des candidats du Parti pour la justice et le développement (AK Parti) pour les élections municipales.
"Dites à ceux qui s’interrogent sur la présence de la Turquie en Syrie, que les dispositions de l'accord d'Adana sont toujours en vigueur", a déclaré le président Erdogan.
Et d’ajouter : « Les parties qui veulent éloigner la Turquie de la Syrie ne visent pas à assurer la liberté du peuple syrien, mais au contraire, à approfondir le bourbier ».
La Turquie est déterminée à « sauver la région de cette grande catastrophe avec la coopération des Russes et des Iraniens d’un côté, et des Américains de l’autre, et avant tout, avec la collaboration du peuple syrien », a-t-il souligné.
Erdogan a relevé : « Nous avons montré au monde qu’en cas de nécessité, nous n’hésitons pas à mener des opérations militaires en Syrie, et nous interviendrons par surprise en cas d’échec des pourparlers politiques et diplomatiques ».
« Alors que nous vivons en sécurité, nous ne pouvons abandonner notre frères à la merci des oppresseurs et de leurs bombes, et de leurs barils explosifs », a-t-il martelé.
« Des millions de Syriens pourront rentrer dans leurs foyers quand Manbij, Tell Rifaat et l’Est de l’Euphrate seront débarrassés des terroristes », a affirmé le président turc.
« Ils disent tous qu’ils sont en Syrie afin de combattre Daech. Et nous ne savons pas ce qu’ils ont fait de l’organisation. Soit ils ont ignoré la mort de près d’un million de frères syriens, soit ils sont devenus des complices de cette tuerie », a noté Erdogan.
« Au cours des deux dernières années, nous avons arrêté plus de 8 mille individus suspectés d’appartenir à Daech », a rappelé le président turc.
"L'accord d'Adana" porte sur la coopération totale de la Syrie avec la Turquie dans la lutte contre le terrorisme de part et d'autre de la frontière. L’accord met fin à toute forme de soutien à l'organisation terroriste PKK, et ordonne l’expulsion [à cette époque] de son chef Abdullah Ocalan, de son territoire. En outre, l’accord recommande la fermeture des camps du PKK en Syrie et au Liban, et l’interdiction de l'infiltration des terroristes de l'organisation en Turquie.
L'accord donne également à la Turquie le droit de "poursuivre les terroristes" en territoire syrien sur une profondeur de 5 km et de prendre les mesures sécuritaires nécessaires en cas de menace à la sécurité nationale turque.
