Erdogan: La Turquie ne se réunira pas avec les terroristes autour d'une table

- Le président turc a critiqué la proposition française de médiation entre son pays et les organisations terroristes

Erdogan: La Turquie ne se réunira pas avec les terroristes autour d'une table

Le président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan a critiqué la proposition française de médiation entre Ankara et les organisations terroristes.

Le chef de l'État a prononcé un discours durant la réunion avec les chefs de bureau de province de son Parti pour la Justice et le Développement (AK Parti), vendredi au Palais présidentiel, à Ankara.

Il a critiqué le soutien exprimé par le président français, Emmanuel Macron, aux Forces démocratiques syriennes (FDS), groupe servant à masquer l'organisation terroriste PYD/PKK. Par la suite, l'Élysée a annoncé que «Macron souhaite établir un dialogue entre les FDS et la Turquie, avec le soutien de la communauté internationale».

«Les pays qui accueillent les terroristes, qui sont d'ailleurs librement actifs sur leur territoire depuis longtemps, doivent savoir que cet accueil n'est rien d'autre que l'expression de l'hostilité à la Turquie, a déclaré Erdogan. Qui êtes-vous à parler de médiation entre la Turquie et une organisation terroriste? Depuis quand la Turquie se réunit autour d'une table avec les organisations terroristes? Vous, vous pouvez faire cela. Mais la Turquie lutte contre les organisations terroristes, de la manière qu'elle le fait actuellement à Afrin.»

Le chef de l'État a rappelé qu'il s'est entretenu avec Macron la semaine dernière, et a affirmé: «Il a parlé de choses bizarres. J'ai dû hausser le ton. Personne ne peut se permettre de placer nos Forces armées à un niveau que nous n'accepterons pas.»

Pour Erdogan, désormais, «Paris n'a aucunement intérêt à se plaindre des terroristes, des organisations et des attaques terroristes». 

Il a espéré que «ce pays ne demandera pas l'aide de la Turquie, lorsque les terroristes qui fuiront la Syrie et l'Irak, trouveront refuge chez elle, encouragés par sa politique».

Le président a insisté que «ceux qui accueillent les terroristes dans leur palais, remarqueront tôt ou tard l'erreur qu'ils ont commise».

Se félicitant de la lutte antiterroriste que mène son pays, Erdogan a annoncé que «le nombre de terroristes neutralisés dans le cadre de l'opération Rameau d'olivier a atteint 3 800».

«Sinjar est un choix alternatif à Qandil, a-t-il poursuivi. Pour nous, Qandil est égal à Sinjar. La lutte se poursuivra jusqu'à ce que Sinjar soit nettoyé du PKK et des organisations terroristes. Nous pourrons y entrer soudainement. La mise à terme des activités de l'organisation terroriste sur le territoire irakien, est notre problème commun avec Bagdad. Nous sommes prêts à coopérer avec l'Irak s'il le veut.»

Erdogan a aussi annoncé que son pays a lancé «les préparatifs pour éliminer les organisations terroristes dans les régions en Syrie près de la frontière irakienne, dont Ayn al-Arab, Tall Abyad, Rasulayn et Hasséké».

En outre, le président a abordé la lutte contre une autre organisation terroriste, soit FETO, rappelant que les Services de renseignement turcs (MIT) ont coopéré avec les services kosovars récemment.

«Au terme de cette coopération, nos Services de renseignement ont ramené 6 responsables de FETO des Balkans, a-t-il fait savoir. Les terroristes fuient, nous les poursuivons. Maintenant, nous les interrogerons ici.»

-Situation économique de la Turquie

Le chef de l'État s'est aussi félicité du taux de croissance de 7,4% enregistré par la Turquie en 2017.

«Avec ce taux, nous sommes le premier pays du G20 qui représente 85% de l'économie mondiale, a-t-il déclaré. Vous savez tous les informations diffusées par les agences de notation financière, et les efforts qu'elles déploient, pour que la Turquie ne puisse pas attirer du capital mondial. Nous avons même observé avec regret, que certains de nos amis en Turquie soient persuadés par cette mise en scène.»

Pour le président, ce résultat doit être une leçon pour certains, «alors que des spéculations sont faites concernant les taux de change, et que les agences de notation financière manipulent les notes». 

«Le résultat détermine de nouvelles conditions économiques mondiales, a-t-il insisté, s'adressant au peuple et aux hommes d'affaires turcs. Faites confiance à la Turquie. Les moyens dont dispose la Turquie, et son potentiel, lui permettront de surmonter ses problèmes et de réaliser ses objectifs.»