Erdogan: "La Grèce n'est ni notre homologue ni notre interlocuteur politique, économique ou militaire"
Le président turc a qualifié d'"acte hostile" le récent harcèlement des avions turcs par le système de défense aérienne grec.
"La Grèce n'est ni notre homologue ni notre interlocuteur politique, économique ou militaire", a déclaré le président de la République de Türkiye, Recep Tayyip Erdogan.
Au cours d'une allocution précédant un concert de célébration du centenaire de la Victoire de la Türkiye au complexe présidentiel d'Ankara mardi, le dirigeant turc a fustigé la Grèce, qui a harcelé des avions turcs effectuant des missions de reconnaissance au-dessus de la mer Égée et de la Méditerranée orientale, des manœuvres qualifiées d'"actes hostiles".
"La Grèce a défié l'OTAN et ses alliés en renforçant son attitude hostile, qui a commencé par le harcèlement de notre espace aérien et de nos avions et s'est intensifiée jusqu'au verrouillage des radars S-300", a déclaré Recep Tayyip Erdogan.
Il a ajouté que la Türkiye est curieuse de connaître la réponse américaine au harcèlement des avions turcs par le système de défense aérienne grec.
"Nous connaissons les intentions réelles de ceux qui tentent de faire perdre du temps et de l'énergie à notre pays aujourd'hui en se servant de la Grèce", a-t-il dit.
La Türkiye, membre de l'OTAN, a souvent critiqué l'alliance militaire, y compris les États-Unis, pour ne pas l'avoir suffisamment soutenue dans son conflit territorial avec la Grèce sur des îles de la mer Égée et sur la question de l'exploration des hydrocarbures en Méditerranée orientale.
Erdogan a également indiqué que la décision de la Grèce d'établir des bases sur les îles de la mer Égée n'avait aucune importance pour la Türkiye.
Tout en faisant référence à la décision américaine de lever les sanctions contre l'Inde malgré son achat de systèmes de défense russes S-400, il a souligné que la raison n'est pas la compatibilité des équipements militaires russes et américains.
"Il s'agit de la Türkiye en particulier", a-t-il lancé.
Erdogan a souligné que la Türkiye est capable de produire tous les produits dont l'accès lui est refusé et a critiqué les États-Unis qui ont bloqué la vente d'avions F-35 à Ankara en raison de l'achat de systèmes de défense S-400.
"En ne nous fournissant pas les F35 et en les offrant à la Grèce, les Etats-Unis ont permis à ces avions d'être dans le même sac que le système de défense aérienne russe", a-t-il conclu.