"En cas de sanctions américaines, le statut de la base d'Incirlik pourrait être remis en cause"
"Les membres du Congrès doivent comprendre qu'ils n'arriveront à rien avec des pressions", a notamment déclaré le Chef de la diplomatie turque, concernant d'éventuelles sanctions américaines contre Ankara.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a déclaré que la Turquie est prête à remettre sur la table le statut des bases aériennes turques d’Incirlik et de Kurecik, utilisées par l’armée américaine et l’OTAN, si Washington décidait d’imposer des sanctions contre Ankara.
Le Chef de la diplomatie turque a accordé, mercredi, une interview à la chaine d’information privée turque A HABER.
Cavusoglu s’est d’abord exprimé au sujet des réactions à l’accord conclu entre la Turquie et la Libye sur la délimitation de leurs frontières maritimes communes en Méditerranée Orientale.
Il a d’abord expliqué que cet accord est en total respect du droit international.
La Grèce, qui est l’un des pays qui s’oppose le plus à cet accord, remet en cause, dans cette affaire, la légitimité du gouvernement d’entente nationale libyen.
"Le Gouvernement d’Entente Nationale, présidé par Fayez al-Sarraj, est reconnu par les Nations Unies et la communauté internationale. Il est donc en droit de signer des accords avec d’autres gouvernements. La position de la Grèce est donc totalement erronée", a-t-il assuré.
Ainsi, selon le ministre turc, en conséquence de cet accord avec la Libye, personne ne peut faire de forages dans les eaux territoriales turques sans l’aval d’Ankara : "nous l'empêcherons", a-t-il dit.
Mevlut Cavusoglu a ensuite répondu aux questions relatives aux relations avec Washington, notamment sur le sujet des chasseurs F-35, que Washington refuse de vendre à la Turquie, et le sujet des éventuelles sanctions américaines en réponse à l’acquisition des systèmes de défense antiaérienne russe S-400.
"La Turquie continue d’avoir une approche constructive sur ces sujets avec les Etats-Unis, mais certains milieux n’arrivent pas à digérer les choix politiques, stratégiques et militaires de la Turquie. Ils veulent nous garder sous pression. Mais nous ne les autorisons pas à intervenir sur les questions qui découlent de notre souveraineté", a-t-il expliqué.
Et d’ajouter : "Les membres du Congrès doivent comprendre qu'ils n'arriveront à rien avec des pressions".
A la question de savoir quelles pourraient être les réponses de la Turquie à d’éventuelles sanctions, le Chef de la diplomatie turque a répondu : "En cas de sanctions américaines contre la Turquie, le statut des bases d'Incirlik et Kurecik pourrait être remis en cause."