Deux Tunisiens enlevés au Cameroun

- Ajout des déclarations du gouverneur de la région Sud-ouest et du porte-parole du gouvernement camerounais

Deux Tunisiens enlevés au Cameroun

Le ministère tunisien des Affaires étrangères a annoncé, lundi, que deux ressortissants tunisiens ont été enlevés par un groupe armé dans le sud-ouest du Cameroun. 

Le ministère a indiqué, dans un communiqué dont Anadolu a eu copie, que "deux tunisiens travaillant dans l'un des projets de construction de routes, pris en charge par une société tunisienne de travaux publics, ont été kidnappés par un groupe armé dans le sud-ouest du Cameroun". 

Le ministère n'a pas donné plus de détails sur les circonstances de l'incident. Il a, cependant, mis en place "une cellule de crise pour suivre les développements du kidnapping". 

Il a souligné que "le contact et la coordination avec les autorités camerounaises sont en cours afin de libérer les tunisiens kidnappés dans les plus brefs délais". 

Aucune partie n'a revendiqué le kidnapping des deux tunisiens jusqu'à 16h46 GMT.

Par ailleurs, et selon e gouverneur de la région du sud-ouest du Cameroun, Bernard Okalia Bilai, "deux ingénieurs tunisiens et deux ouvriers camerounais ont été enlevés le jeudi 15 mars par des membres de la présumée "Ambazonia Defense Force" (ADF) dans la région du Sud-ouest du Cameroun".

«Les deux ingénieurs et les deux ouvriers ont été kidnappés jeudi dernier vers 13 heures sur l’axe routier Meme –Ndian par des sécessionnistes armés de [l’Ambazonia Defense Force]», a indiqué le gouverneur, lundi à Anadolu. 

Le gouverneur du Sud-ouest a par ailleurs précisé que «ce rapt n’a pas été officiellement revendiqué par les sécessionnistes mais le mode opératoire du kidnapping porte les empreintes des séparatistes». 

«Lundi 19 mars, les autres ouvriers tunisiens qui travaillent pour le compte de la société Soroubat ont arrêté les travaux de construction de la route et sont partis de la région du Sud-ouest, compte tenu de la dégradation de la situation sécuritaire», a déclaré Bernard Okalia Bilai.

Les deux tunisiens enlevés font partie de la société Soroubat qui opère dans le domaine des travaux publics, notamment la construction des routes, la réalisation des travaux d’assainissement, de drainage, la construction d’ouvrages d’art et des bâtiments. 

Contacté par Anadolu, le porte-parole du gouvernement camerounais, Issa Tchiroma Bakari, a informé que l’ambassade de Tunisie à Yaouendé travaille en étroite collaboration avec le gouvernement du Cameroun pour retrouver les deux ingénieurs tunisiens.

«Dès que nous avons été informés de cet enlèvement, un comité de crise et de veille a été créé et des dispositions ont été prises au niveau de l’armée. A l’aide des drones, des recherches ont été activement lancées dans la zone et nous croyons que nous allons les retrouver sains et saufs», relève le ministre Issa Tchiroma. 

Dans le cadre du plan d’urgence triennal implémenté depuis 2015, le gouvernement camerounais avait attribué à la société tunisienne de BTP Soroubat un contrat d’un montant total de 38,2 milliards de francs Cfa (71 millions de dollars), pour la réalisation des travaux de construction de la route Ekondo Titi-Kumba, dans la région du Sud-ouest. 


Il faut noter que depuis février dernier, plusieurs enlèvements ont eu lieu dans les deux régions anglophones. 

Samedi dernier, une trentaine d’étudiants et un membre du gouvernement avaient été enlevés par l’Ambazonia Defense Force. 

L'état de tension a provoqué des protestations étendues dans la région du nord-ouest du Cameroun, en novembre dernier, allant jusqu'à la revendication de deux Etats indépendants et de l'autonomie gouvernementale de la capitale Yaoundé.