Des centaines de Tunisiens manifestent contre la visite de Bin Salman

Des manifestations ont été organisées dans la capitale Tunis pour protester contre la visite du Prince héritier saoudien prévue mardi soir.

Des centaines de Tunisiens manifestent contre la visite de Bin Salman

Des centaines de Tunisiens ont organisé, mardi, une marche dans la capitale Tunis, en protestation contre une visite prévue du Prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman.

Les manifestants ont scandé des slogans tels que "Peuple citoyen... La Tunisie n'est pas à vendre", "Le peuple veut chasser Bin Salman" et "Le peuple veut criminaliser la normalisation". Ils ont également brandi les drapeaux de la Tunisie, de l'Algérie, de la Mauritanie, de l'Egypte et de la Palestine.

La marche, organisée par des organisations civiles et certains partis dont le "Mouvement Tunisie Volonté" et "al-Jomhouri" ainsi que "l'Instance nationale de soutien à la résistance arabe, à la lutte contre la normalisation et le sionisme" (indépendante), a démarré devant la statue d'Ibn Khaldoun au centre de la capitale Tunis, et a parcouru toute l'avenue Habib Bourguiba.

Depuis jeudi dernier, Bin Salman a visité les Emirats arabes unis, le Bahreïn et l'Egypte, dans le cadre de sa première tournée à l'étranger depuis le meurtre du journaliste saoudien, Jamal Khashoggi (59 ans) au consulat de son pays à Istanbul, début octobre dernier. Bin Salman devrait se rendre en Tunisie plus tard dans la journée, mardi.

L'Arabie Saoudite est au coeur d'une crise internationale sur fond du meurtre de Khashoggi au consulat saoudien à Istanbul. Riyad a fini par reconnaître qu'il a été tué au consulat, après 18 jours de déni, soutenant cependant que la famille royale saoudienne n'avait pas connaissance d'un complot visant à l'assassiner.

Riyad a présenté des versions contradictoires sur la disparition de Khashoggi avant de reconnaître qu'il a été tué et que son corps a été démembré après que les négociations eurent échoué de le persuader de rentrer en Arabie saoudite. L'assassinat a provoqué un tollé mondial contre le royaume.

Des organisations syndicalistes, civiles et estudiantines ainsi que des partis politiques tunisiens ont exprimé leur refus de la visite de Bin Salman, l'accusant d'être impliqué dans le meurtre de Khashoggi.