Davos: L’ONU appelle les dirigeants à mettre fin aux décès des migrants

-Le directeur général de l’OIM, William Lacy Swing, a appelé les participants du secteur privé au Forum à fournir des emplois aux migrants

Davos: L’ONU appelle les dirigeants à mettre fin aux décès des migrants

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM), relevant des Nations Unies, a appelé les dirigeants politiques présents au Forum économique mondial « Davos » (Suisse), à se mobiliser en urgence pour mettre fin aux décès des migrants en Méditerranée. 

Plus de 200 migrants ont péri en Méditerranée, depuis le début de janvier courant, selon l’OIM. 

William Lacy Swing, directeur général de l’OIM, a déclaré à Anadolu, en marge du Forum, que « c’est un drame continu, nous avons perdu des centaines de personnes, rien que le mois dernier ». 

Swing a également appelé les participants du secteur privé à Davos à fournir des opportunités d’emploi aux migrants dans le but de faciliter leur intégration dans les sociétés où ils vivent. 

L’ONU a précédemment mis en garde, le mois courant, d’un « début sanguinaire, cette année » pour les migrants qui traversent la Méditerranée, et a appelé plusieurs parties à sécuriser davantage de lieux pour leur rapatriement. 

Le responsable onusien a souligné, en ce sens, que la question des migrants a été largement discutée à Davos, cette année. 

--Le rôle turc 

Swing a également salué le rôle important de la Turquie dans l’accueil d'un grand nombre de réfugiés, durant les dernières années, ajoutant : « je respecte beaucoup le fait que la Turquie soit le plus grand pays d’accueil de réfugiés au monde, comptant actuellement plus de 3 millions de réfugiés ». 

« Nous collaborons étroitement avec le gouvernement turc en ce sens », a-t-il précisé. 

Et Swing de poursuivre « nous dirigeons de grandes opérations dans les villes turques d’Ankara, d’Istanbul, de Gaziantep ainsi que dans deux autres régions et nous sommes véritablement conscients des efforts déployés par le gouvernement turc ». 

La 48ème édition du Forum économique mondial de Davos, a été lancée mardi dernier et se poursuit jusqu’à vendredi. 

Plusieurs chefs d’Etats participent au Forum, dont le président américain Donald Trump et le président français Emmanuel Macron. 

Plus de 110 présidents et Premiers ministres sont présents à Davos, à côté de 340 hauts responsables et politiciens. 

--La crise des Rohingyas 

L’ONU a appelé, mardi dernier, le Myanmar à autoriser l’acheminement des aides humanitaires vers le district d’Arakan, dans l’ouest du pays, « sans entrave », et à garantir le retour sécurisé des musulmans Rohingyas ayant fui au Bangladesh. 

Swing a souligné, quant à l’accord sur le retour des réfugiés Rohingyas au Myanmar, qu’« il est temps de lancer les procédures de retour sécurisé des réfugiés, ces derniers étant près de 826 mille au Bangladesh », espérant que les conditions de retour soient dignes et sécurisées. 

« Ils sont probablement les plus exposés au danger dans le monde », a-t-il conclu. 

Le Myanmar et le Bangladesh avaient signé, en novembre 2017, un accord pour rapatrier les réfugiés Rohingyas. 

Les crimes qui se poursuivent depuis des années contre les Rohingyas, ont, selon les Nations Unies, contraint quelque 826 000 personnes à se réfugier au Bangladesh, 656 000 d'entre eux ayant fui le pays depuis le 25 août dernier. 

Selon l'organisation internationale "Médecins sans frontières" (MSF), pas moins 9 000 personnes appartenant à la minorité Rohingya ont été tuées dans la province d'Arakan (Rakhine), dans l'ouest du Myanmar, entre le 25 août et le 24 septembre derniers. 

L'Organisation des Nations Unies a, pour sa part, documenté le recours de membres des forces de sécurité du Myanmar, aux viols collectifs à large échelle, aux meurtres de nourrissons et de jeunes enfants, ainsi que leur implication dans des passages à tabac brutaux et des cas de disparitions. 

Les enquêteurs de l'ONU ont rendu un rapport décrivant ces abus "comme étant des crimes contre l'humanité".