Côte d’Ivoire / Elections partielles : La coalition au pouvoir remporte 50% des localités

- Le taux de participation à ces scrutins est de 31,77% pour les municipales et de 24,67% pour les régionales

Côte d’Ivoire / Elections partielles : La coalition au pouvoir remporte 50% des localités

Le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) a remporté 50 % des élections locales partielles ivoiriennes, selon les résultats provisoires annoncés lundi soir par la commission électorale indépendante (CEI). 

Le RHDP, coalition au pouvoir, a remporté les élections dans une des deux régions concernées et trois des six communes, dont les scrutins avaient été invalidés par la Cour suprême le mois dernier en raison d’irrégularités. 

Le RHDP a ainsi gagné dans la région du Loh Djiboha (sud-ouest) et dans les communes de Grand-Bassam (sud), Rubino (est) et Booko (nord). 

Il est suivi des indépendants, qui ont gagné dans la région du Guémon, et les communes de Bingerville (sud) et Lakota (sud-ouest). Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a, quant à lui, remporté l’élection dans la commune de Port-Bouet (sud d’Abidjan). 

Selon la CEI, le taux de participation à ces scrutins est de 31,77% pour les municipales et 24,67% pour les régionales.

Les candidats disposent conformément aux dispositions légales en vigueur, d’un délai de cinq jours francs, à compter de la date de publication des résultats préléminaires pour contester la validité des opérations électorales de leurs circonscriptions respectives.

Au cas où il n'y a pas de contestation, les résultats complets et défintifs seront proclamés par la Cour suprême dans un delai d'une semaine. 

Sur les huit localités (2 régions et 6 communes) où les eléctions ont été reprises, pour l'heure, seul le candidat du PDCI dans la commune de Grand-Bassam dit avoir deposé des recours.

Dimanche, le vote s'est déroulé dans le calme, dans quatre communes et deux régions, sauf dans les communes de Port-Bouët à Abidjan et celle de la ville côtière de Grand-Bassam, où une tentative d'intrusion a eu lieu à la CEI locale. Des bureaux et des urnes ont été saccagés par des individus armés. 

Ces élections partielles se sont déroulées dans un contexte de rupture entre le RHDP et le PDCI. 

En effet, les leaders des deux partis, le chef de l’Etat Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié (alliés aux élections de 2010 et 2015), sont en froid depuis plusieurs mois. 

En cause, la condition posée par Henri Konan Bédié, à propos du candidat que le parti unifié pourrait présenter à la présidentielle de 2020. 

Pour Bédié, ce dernier doit être un membre de son parti qui a soutenu et appuyé Alassane Ouattara aux élections de 2010 et 2015. Exigence refusée par Ouattara qui, en retour, préfère transférer le pouvoir en 2020 «à une nouvelle génération », mais également multiplie les pressions sur le PDCI, et ses cadres. 

Conséquence de cette rupture, le PDCI envisage une nouvelle alliance électorale, avec l’opposition, dont le Front populaire ivoirien (FPI, le Parti de Laurent Gbagbo) mais surtout avec l’actuel président de l’Assemblée nationale, ex-chef de la rébellion, Guillaume Soro. 

Le lundi 17 décembre, les deux personnalités se sont rencontrées à Daoukro (Centre-Est, la ville natale d’Henri Konan Bédié), pour jeter les bases d’une future alliance, en vue de la présidentielle de 2020. 

De leur côté, plusieurs cadres du PDCI dont les ministres Albert François Amichia (ville), Alain Richard Donwahi (Eaux et forêts), Pascal Abinan Kouakou (Emploi et protection sociale), Raymonde Goudou Coffie (Modernisation de l'administration et innovation du service public) et Jean-Claude Kouassi ( Mines et géologie) qui ne souhaitent pas de rupture entre leur parti et la coalition ont créé lundi un mouvement politique pour réconcilier leurs leaders et préserver la paix.