Celik: "Sainte-Sophie sera encore mieux préservée"
Le porte-parole du Parti de la Justice et du Développement (AK Parti), Omer Celik, a assuré que Sainte-Sophie, qui a retrouvé son statut de mosquée après une décision du Conseil d’État turc, sera encore "mieux préservée".
Celik a tenu une conférence de presse, lundi, en marge de la réunion hebdomadaire du comité exécutif central de l’AK Part, parti au pouvoir en Turquie.
Il a d’abord souhaité revenir sur les polémiques autour de la décision de la Turquie de reconvertir le joyau architectural emblématique d'Istanbul en mosquée après avoir servi plusieurs décennies comme musée.
"Toutes les caractéristiques de Sainte-Sophie seront préservées. Elle sera encore mieux préservée à partir de maintenant", a déclaré Omer Celik.
En outre, "les responsables de l'UNESCO doivent savoir que la Turquie est ouverte à toute coopération pour préserver le patrimoine universel de Sainte-Sophie. "Sainte-Sophie, en tant que mosquée et lieu qui porte toute la splendeur de l'héritage culturel mondial, va continuer à briller de tout son éclat", a-t-il ajouté, estimant que l’UNESCO ne devrait pas suspendre l’inscription de l’édifice au Patrimoine mondial.
"Je ne pense pas que Sainte-Sophie sera retirée de la liste du patrimoine culturel mondial. Cette liste n'honore pas Sainte-Sophie, c'est Sainte-Sophie qui honore cette liste par sa présence", a-t-il lancé.
Concernant les réactions d'Athènes, Celik a déclaré : "La Grèce est le seul pays de l'UE dont la capitale ne compte pas de mosquée. Elle arrive en tête des pays qui ont complètement fait preuve d'irrespect envers les mosquées et œuvres ottomanes. C'est bien le premier pays qui devrait se taire".
Le 10 juillet, le Conseil d’État turc a annulé un décret du Cabinet de 1934 qui avait transformé Sainte-Sophie en musée, ouvrant ainsi la voie à son utilisation comme mosquée après 85 ans.
- Les relations avec l’UE :
Omer Celik s’est aussi exprimé sur les relations avec l’UE, qui tenait ce lundi une réunion à Bruxelles sur ce sujet notamment.
Le porte-parole de l’AK Parti a voulu rappeler l’importance de la Turquie pour l’Europe, en particulier en raison de sa position géographique et stratégique.
"Si la Turquie n'avait pas ouvert ses portes aux réfugiés qui fuyaient la Syrie, si tous étaient partis en Europe, aujourd'hui, ce qu'on appelle la Démocratie européenne, n’existerait plus", a-t-il affirmé.
"Ceux qui avancent aujourd'hui sur la ligne de l'hostilité à la Turquie, à l'Islam, à Erdogan, s'en prendront forcément demain aux véritables démocrates en Europe", a-t-il mis en garde.
- La situation en Libye et le rôle de la France :
Le porte-parole de l’AK Parti est aussi revenu sur le 25ème anniversaire du génocide de Srebrenica en Bosnie-Herzégovine. Il a estimé que l’Europe et le monde n’ont pas prise les précautions nécessaires contre les génocides.
Il en a profité pour revenir sur la situation en Libye, où des charniers humains ont été retrouvés dans les zones reprises des forces pro-Haftar.
"L’ONU va enquêter sur ces charniers et ces crimes. Mais certains pays continuent de venir en aide au putschiste Haftar, dont la France. C’est la preuve qu’aucune leçon n’a été prise de Srebrenica", a-t-il fustigé.
"Le président français, en prenant pour cible notre président qui soutient le gouvernement légitime de Sarraj en Libye, ne pourra faire oublier les charniers [découverts à Tarhouna]", a-t-il ajouté.
- Les attaques arméniennes contre l’Azerbaïdjan :
"L’Arménie doit bien se tenir, cette agressivité ne peut en aucun cas être acceptée. Aux côtés de l’Azerbaïdjan, il y a la Turquie. Nous invitons l’Arménie à mettre fin à ce type d’agressions", a déclaré Celik concernant les récentes tensions entre les deux pays suite à des attaques de l’Arménie.