Cavusoglu: "Prêts à normaliser nos relations avec Washington"

- Le ministre turc des Affaires Etrangères a rappelé que la Turquie a des attentes essentielles concernant l’organisation terroriste FETO et le soutien des Etats-Unis au groupe terroriste PYD/YPG/PKK en Syrie

Cavusoglu: "Prêts à normaliser nos relations avec Washington"

Le ministre turc des Affaires Etrangères, Mevlut Cavusoglu, a annoncé que la Turquie et les Etats-Unis ont exprimé leur volonté de normaliser les relations entre les deux pays.

Après une réunion en tête à tête, puis avec les délégations, Mevlut Cavusoglu et son homologue américain, le Secrétaire d’Etat Rex Tillerson, ont tenu vendredi une conférence de presse conjointe.

Le Chef de la diplomatie turque a été le premier à prendre la parole.

Il a d’abord indiqué que Tillerson et lui travaillent ensemble depuis jeudi soir, après l’entretien à trois qui a duré plus de 3 heures avec le Président de la République, Recep Tayyip Erdogan.

"Nos relations sont dans un stade critique. Soit elles allaient reprendre leur cours normal soit elles allaient se dégrader davantage. Grâce à la volonté mutuelle affichée depuis hier soir, nous sommes déterminés à normaliser nos relations. Pour cela, il faut faire certains pas. Les deux parties ont des attentes", a-t-il déclaré.

Cavusoglu a rappelé que la Turquie a des attentes essentielles concernant l’organisation terroriste FETO et le soutien des Etats-Unis au groupe terroriste PYD/YPG/PKK en Syrie.

"Nous voulons constater que nos inquiétudes sécuritaires vitales sont réellement prises au sérieux", a-t-il dit.

Le ministre turc a regretté que jusqu’à présent, les promesses faites par les Etats-Unis sur la Syrie n’ont pas été tenues.

"Désormais les choses doivent se concrétiser et nous pourrons alors travailler pour obtenir des résultats. Les choses traitées ne doivent pas se limiter à des paroles. Pour cette raison, nous avons décidé de créer un nouveau mécanisme", a-t-il annoncé.

"Ce mécanisme n’est pas un moyen de botter en touche. Au contraire, il permettra d’obtenir des résultats. La première réunion aura lieu avant la mi-mars", a-t-il poursuivi.

A une question d’un journaliste sur la présence des terroristes du PYD/YPG à Manbij en Syrie, Mevlut Cavusoglu a rappelé que certaines promesses américaines n’ont pas été tenues.

"Nous devons être sûrs que le YPG se retirera à l’Est de l’Euphrate, nous voulons l’observer sur le terrain. Il faut ensuite travailler sur la gestion de la ville et de sa sécurité. Manbij est une ville arabe à 95%. Une gestion par le YPG ne peut assurer la stabilité. Le même problème se présente pour d’autres villes, mais nous allons commencer à travailler ensemble à Manbij", a-t-il répondu.

"Nous pourrons agir, sur la base de la confiance, avec les Etats-Unis une fois que le YPG aura quitté Manbij", a-t-il ajouté.

Un autre journaliste américain a interpellé Cavusoglu concernant l’achat par la Turquie de systèmes de défense antiaérienne S-400 de fabrication russe et lui a demandé si la Turquie fera marche arrière si elle était menacée de sanctions.

"D’abord, je n’aime pas terme de sanction. Mon pays a besoin en urgence de ce type de systèmes. Nous avons voulu l’acheter à notre allié ; mais nous rencontrons des difficultés pour acquérir même des armes moins performantes. Je dois m’en procurer. La Fédération de Russie nous fait une proposition intéressante. Nous avons discuté avec d’autres pays aussi", a-t-il expliqué.

Le Chef de la diplomatie turque a ajouté pour terminer que la Turquie travaille avec la France et l’Italie pour produire ce type de systèmes.