Cameroun : trois prêtres enlevés dans le Sud-ouest
- L'armée et les activistes anglophones accusent les un les autres d'avoir massacré et brulé une trentaine des jeunes dans la région du Nord-ouest du pays.
Trois prêtres catholiques ont été enlevés dans la région anglophone du Sud-ouest du Cameroun, a rapporté dimanche à Anadolu l’évêque de l’archidiocèse de Buea, Emmanuel Bushu.
«Les trois prélats étaient partis samedi pour assister les victimes de la crise anglophone. Ils ont été enlevés avec leur chauffeur. Jusqu’à ce dimanche, nous n’avons aucune nouvelle d’eux et l’enlèvement n’a pas été revendiqué », explique l’évêque de Buea.
L’enlèvement de ces prêtres intervient trois jours après l’assassinat d’un autre prêtre de nationalité kenyane devant la chapelle de Kembong, région du Sud-ouest, par « des individus non identifiés armées et vêtus de treillis de combat », selon un communiqué du ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo.
Par ailleurs, le ministre de la Défense annonçait que, jeudi dernier, «une trentaine de sécessionnistes avait été neutralisée dans la localité de Bali dans la région du Nord-Ouest ».
L'armée et les sécessionnistes se sont mutuellement jetés la responsabilité de ce massacre.
Sur leur télévision de propagande et sur des réseaux sociaux, les activistes anglophones accusent l’armée camerounaise d’avoir massacré et brulé des civil à l’aide des produits chimiques.
« Plusieurs civils ont été égorgés et brulés avec des produits chimiques, jeudi, par l’armée. Nous ne sommes pas loin du génocide du Rwanda. La communauté internationale doit intervenir », a indiqué l’activiste Mark Bareta sur la télévision du présumé Etat d’Ambazonie.
L'armée a rejeté ces accuaations.
« Le machiavélisme des sécessionnistes a atteint un niveau d'abjection inimaginable. Mark Bareta, vient de superposer comme à son habitude, une photo qui exposait des corps à une autre qui montre des corps calcinés. Il s'agit d'une manipulation de plus de cet horrible personnage », a répliqué le porte-parole de l’armée, le Colonel Didier Badjeck.
Au Cameroun, la crise dite anglophone a commencé en octobre 2016 après des revendications d’avocats et d’enseignants anglophones qui se disaient marginalisés et dominés par le système législatif et éducatif francophone qui prévaut partout ailleurs dans le pays.
Leurs protestations ont débouché sur des grèves avant de dégénérer en affrontements meurtriers entre les forces de sécurité camerounaises et les partisans d’une sécession des régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest.
Les violences dans la zone anglophone ont déjà fait de nombreux morts, aussi bien du côté des forces de défense et de sécurité que des civils innocents.