Cameroun : Paul Biya prévient de neutraliser les sécessionnistes
- s'ils ne déposent pas les armes
Le chef de l’Etat du Cameroun, Paul Biya, a exprimé sa préoccupation par rapport à la situation sécuritaire dans les deux régions anglophones du Cameroun, à l’occasion de son adresse aux Camerounais, lundi.
Si la situation sécuritaire à l’Extrême-nord avec Boko Haram s’est « stabilisée » et est « sous contrôle », celle dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest retiendra « l’essentiel de l’attention » de Paul Biya en 2019.
Tout comme lors de la cérémonie de prestation du serment le 6 novembre dernier, le président camerounais a appelé les sécessionnistes à déposer les armes, sinon il passera « à la vitesse supérieure », a-t-il prévenu.
« Si l’appel à déposer les armes que j’ai lancé aux entrepreneurs de guerre reste sans réponse, les forces de défense et de sécurité recevront instruction de les neutraliser », a-t-il avisé.
Pour éviter le recours à des mesures extrêmes contre les séparatistes, Paul Biya rappelle qu’il a créé un Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration des ex-combattants de Boko Haram et des groupes armés du Nord-ouest et du Sud-ouest, désireux de répondre favorablement à l’offre de paix qui leur a été faite.
« Cette initiative, je le souligne, offre une porte de sortie honorable à ces ex-combattants ainsi qu’une perspective de réinsertion sociale. Elle devrait permettre le retour au calme et à une vie normale », aux séparatistes anglophones et ex-combattants de Boko Haram.
Le Président camerounais compte poursuivre « le dialogue engagé avec les personnes de bonne volonté » pour un retour définitif à la paix dans les deux régions anglophones.
Par ailleurs, sur le terrain, la situation continue à se dégrader.
Les séparatistes ont pris les armes dans le Nord-ouest et le Sud-ouest anglophones du Cameroun pour en finir avec ce qu’ils estiment être « la marginalisation » de la minorité anglophone du pays.
Lundi soir, un policier a été blessé lors d’une attaque des sécessionnistes contre le cortège du gouverneur du Nord-ouest alors qu’il rentrait de la messe de fin d’année.
Le 28 décembre dernier, un militaire a été tué par un autre groupe armé à Bamenda.
Plus de 500 civils et 200 membres des forces de défense et de sécurité camerounaises ont perdu la vie dans ce conflit, depuis son déclenchement en octobre 2016, selon le dernier rapport groupe d’analyse : International Crisis Group.
Le nombre de séparatistes anglophones tués par l’armée est inconnu.