Cameroun : Maurice Kamto et plusieurs cadres du MRC arrêtés
Ils ont été interpellé lundi nuit à Douala, au domicile de l’un des cadres du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC).
Les autorités camerounaises ont arrêté, à douala, l’opposant Maurice Kamto et un certain nombre de ses partisans, a fait savoir le Mouvement pour la renaissance du Cameroun dans un communiqué rendu public lundi soir.
Lundi vers 19h 30 (heure locale), la police a quadrillé la résidence de l’un des soutiens de Kamto à Douala, dans laquelle se trouvait l’opposant camerounais.
Malgré la forte mobilisation des sympathisants de Kamto autour de cette résidence, le président du MRC et d’autres cadres du parti présents ont été mis aux arrêts, a ajouté la même source.
« Un groupe d’hommes en tenues fortement armés a procédé à l’interpellation et à l’arrestation du président Maurice Kamto pour, ensuite, le conduire vers une destination inconnue en compagnie de Christian Penda Ekoka, Albert Dzongang, et plusieurs autres militants. Dans la foulée, Célestin Djamen a également été arrêté sur son lit d’hôpital », a annoncé le parti dans son communiqué.
Selon le MRC, les personnes arrêtées sont accusées « d’insurrection et de destruction des biens ».
Tout en condamnant fermement ces « interpellations politiques injustifiées et au demeurant annoncées, dont le but inavoué est de décapiter le MRC et sa coalition gagnante autour de Maurice Kamto », le parti demande à ses militants et sympathisants de « rester calmes et attentifs aux instructions du directoire national » du parti.
Le gouvernement camerounais n’a pas encore émis de commentaire à propos de ce communiqué.
Toutefois, le ministre de l'Administration territoriale Paul Ataga-Nji avait indiqué dans un point de presse, samedi, que le MRC avait « franchi la ligne rouge et débordé le seuil de tolérance» après que le parti a appelé le 26 janvier à des marches contre la réélection de Paul Biya.
Samedi, 117 manifestants du MRC ont été arrêtés lors de ces manifestations non autorisées qui ont eu lieu dans plusieurs villes du Cameroun et devant certaines chancelleries camerounaises à l’étranger.
A Paris et à Berlin, plusieurs dizaines de manifestants sont parvenus samedi à pénétrer dans les ambassades du Cameroun dans ces pays, où ils ont notamment saccagé plusieurs bureaux et déchiré les effigiés de Paul Biya. Les prestations consulaires dans ces ambassades sont suspendues « jusqu’à nouvel l’ordre », selon des communiqué respectifs de ces chancelleries.
Pour rappel, le MRC avait annoncé au début du mois en cours, qu’il procédera à des marches pacifiques dans le pays pour dénoncer le «hold-up électoral, le retrait de la Can 2019 au Cameroun, la situation dans les régions anglophones et la corruption».