Cameroun: La crise anglophone, parmi les dix conflits à surveiller en 2019 dans le monde (ONG)
Au moins 500 civils et plus de 200 membres des forces de sécurité et de défense ont été tués depuis le début des violences dans les deux régions anglophones, selon l’ONG International Crisis Group .
Dans son dernier rapport, l'Organisation Non gouvernementale (Ong) International Crisis Group (ICG) classe le Cameroun, le Yémen, l’Ukraine, le Venezuela, le Soudan du Sud, le Nigéria, la Syrie, l’Arabie Saoudite, la Chine et l’Afghanistan dans la catégorie des pays en conflits à surveiller en 2019.
S’agissant du Cameroun, l’ONG relève que la situation sécuritaire s'est considérablement dégradée dans les régions anglophones durant l'année écoulée.
En outre, ICG estime que « ni le gouvernement, ni les groupes séparatistes n'ont l'intention de dialoguer aujourd'hui », une étape pourtant incontournable selon l’ONG pour que la situation s'améliore dans les deux régions anglophones en crise depuis octobre 2016.
Tanda Theophilus chercheur pour l'Ong International Crisis Group rapporte qu’il y a déjà une dizaine de groupes armés dans les régions anglophones du Cameroun. Ces milices qui campent dans la forêt, réussissent des attaques contre l’armée régulière parce qu’ils ont « la maîtrise du terrain ». Les groupes armés du mouvement sécessionniste frappent et retournent dans la brousse.
« Le soutien de la population rend la tâche également difficile pour l’armée. Il aurait été profitable pour l’armée et l’Etat de façon générale d’engager des mesures d’apaisement et de séduction de la population. Mais jusqu’ici, c’est cette même population qui parvient à faire survivre les séparatistes », relève le chercheur.
L’ONG relève qu’«au moins 500 civils et plus de 200 membres des forces de sécurité » ont été tués depuis le début des violences dans les régions anglophones qui constituent 20% de la population camerounaise. L'ONG considère ainsi que la crise anglophone est l'un des dix conflits à surveiller en 2019 dans le monde.
Le Président du Cameroun, Paul Biya a largement évoqué cette le 31 décembre dernier dans son discours de vœux au camerounais. Paul Biya a un ultimatum aux sécessionnistes de déposer les armes sinon des mesures fortes seront prises contre eux.
« Si l’appel à déposer les armes que j’ai lancé aux entrepreneurs de guerre reste sans réponse, les forces de défense et de sécurité recevront instruction de les neutraliser. Je suis bien conscient en effet de la désolation que ces insurgés infligent aux populations de ces régions. Cette situation ne peut plus durer », a averti Paul Biya.