Cameroun / Crise anglophone: Un officier de police enlevé, torturé et tué
- Un policier camerounais a tué et une dizaine des personnes enlevées lors d'une attaque menée par un groupe armé du mouvement séparatiste anglophone.
Un officier de police camerounais a été tué dans la région anglophone du Nord-ouest par des sécessionnistes, a rapporté mardi à Anadolu, le gouverneur de la région, Adolphe Lélé Lafrique.
« L’officier de police Ephraim Ngafei se rendrait, lundi, à Yaoundé pour répondre à une convocation de la hiérarchie lorsqu’il il a été enlevé avec une dizaine des personnes à bord d’une voiture », indique le gouverneur.
« Sa famille a aussitôt versé une rançon que les ravisseurs réclamaient. Son corps a été retrouvé quelques heures plus tard dans la localité de Nkar dans le Nord-ouest. Il s’est fait ligoter les mains sur les pieds et la tête tranchée », souligne Lélé Lafrique tout en condamnant cette barbarie.
« La police soupçonnait Ephraim Ngafei d’être responsable de la formation de la milice de l’Ambazonie dans la ville de Kumbo. Les séparatistes, de l’autre côté, le soupçonnaient de comploter contre eux. Il avait trop d’ennuis, son salaire avait été suspendu, alors qu'il s'apprêtait de prendre sa retraite», explique Shey Ngafie, frère de la victime.
Depuis deux ans, la crise sociopolitique, dite anglophone, secoue les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun (qui représentent environ 20 % de la population). Cette crise s’est transformée en affrontements armés entre les forces de défense et de sécurité camerounaises et les groupes armés séparatistes.
Les attaques dans la partie anglophone du Cameroun sont, la plupart du temps, attribuées aux séparatistes anglophones armés qui luttent pour la restauration d'un présumé Etat appelé "Ambazonie", dont l'indépendance symbolique a été déclarée le 1er octobre 2017 par des leaders anglophones.
En décembre 2017, le président camerounais, Paul Biya, avait déclaré la guerre contre les sécessionnistes et lors de sa prestation du serment le 6 novembre 2018, le Chef de l’Etat avait demandé à ces « entrepreneurs de la guerre » à déposer les armes.