Cameroun / Crise anglophone : Cinq séparatistes tués dans le Nord-ouest
Au moins cinq combattants séparatistes ont été tués, lundi soir, dans des affrontements avec l'armée dans la région anglophone du Nord-ouest du Cameroun, ont annoncé des sources sécuritaires.
« Cinq assaillants ont été tués dans un accrochage avec l’armée hier soir, lundi 17 décembre à Bamenda, capitale de la région du Nord-Ouest», a affirmé mardi à Anadolu le Général Aga Robinson, commandant de la région militaire interarmées.
« Nous avons été informés que les [Ambas boys, du nom des séparatistes, ndlr] avaient barricadés la route au niveau de New Church à Bamenda.
Des éléments de l’armée ont été déployés dans les lieux pour déloger les miliciens », explique le Général Aga.
Sur des photos obtenues par Anadolu de la région militaire interarmées, cinq corps, présentés comme ceux de combattants séparatistes abattus, sont alignés sur le sol. Des armes de guerre et des fusils de chasse, sont placées à côté des corps.
Selon le Général Aga Robinson, interrogé par Anadolu, aucune perte n’a été enregistrée du côté de l’armée camerounaise et « plusieurs armes et des munitions ont été récupérées dans cette offensive ».
Cet accrochage entre l’armée camerounaise et des miliciens du mouvement séparatistes anglophones intervient trois semaines seulement après la création par le président de la République, Paul Biya, d’un Comité de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) des combattants séparatistes anglophones et des reconvertis du groupe terroriste Boko Haram.
Les activistes anglophones ont, d’ailleurs, répondu la semaine dernière à cette décision de Paul Biya en incendiant la résidence du coordinateur de ce comité dans la région du Nord-Ouest.
Dans les deux régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun, une crise socio-politique sans précédent s’est déclarée depuis octobre 2016. Elle s’est transformée fin 2017 en conflit armé.
Des affrontements entre armée et séparatistes s’y produisent quasiment tous les jours depuis près d’une année.
Plus de 200 membres des forces de défense et de sécurité camerounaises ont perdu la vie dans ce conflit ainsi que plus de 500 civils, selon Amnesty International.
Ce conflit, qui n’a cessé de prendre de l’ampleur, a déjà forcé plus de 437 000 personnes à fuir leurs domiciles dans ces régions, selon des chiffres de l’ONU publiés début octobre 2018.