Burundi: Recrudescence d’activités terroristes en février (Sécurité publique)

Le Burundi est à moins de deux mois d’un référendum constitutionnel organisé unilatéralement par le pouvoir et fustigé par l’opposition et la communauté internationale.

Burundi: Recrudescence d’activités terroristes en février (Sécurité publique)

Le mois de février a été particulièrement marqué par une recrudescence d’activités terroristes au Burundi, a déclaré jeudi soir le Ministère burundais de la sécurité publique dans un communiqué dont Anadolu a eu copie. 

Chiffres à l’appui, le Ministère de la sécurité publique a également relevé des cas «d’empoisonnements et d’atteinte à la sûreté intérieur de l’Etat» qui ont augmenté par rapport à la situation du mois de janvier 2018. 

«Les cas d’empoisonnements, d’atteinte à la sûreté intérieur de l’Etat et d’activités terroristes ont augmenté, passant respectivement de 18 à 49 cas, de 6 à 13 et de 0 à 8 cas», a déclaré Pierre Nkurikiye, porte-parole du Ministère. 

La justice se penche déjà sur les dossiers des auteurs de ces forfaits. «La quasi-totalité des auteurs de ces infractions ont été appréhendés et traduits en justice», précise le document.

Quatre provinces (sur dix-sept) ont été les cibles d’attaques à la grenade. «Cinq cas de jets de grenades à Bujumbura, Kirundo (200 km de Bujumbura vers le nord), Makamba (200 km de Bujumbura vers le sud) et Bubanza (25 km de Bujumbura vers le nord-ouest) ». 

Parlant des dégâts humains causés par cette criminalité, le porte-parole du Ministère burundais de la sécurité publique a relevé trois morts et 18 blessés. 

«Ces actes criminels aux méthodes terroristes ont causé la mort de trois personnes et 18 blessés», a-t-il déclaré. 

«Plus de 50 suspects ont été appréhendés et lors de ses activités de prévention, la police a saisi 36 grenades avant qu’elles ne soient jetées», précise le texte.

Le Burundi est à moins de deux mois d’un référendum constitutionnel organisé unilatéralement par le pouvoir et fustigé par l’opposition et la communauté internationale. 

Pour l’opposition, réviser la constitution sans attendre les résultats du dialogue d’Arusha risque d’aggraver la crise qui secoue le pays depuis plus de deux ans. 

D’aucuns craignent un regain de tension dans tous le pays. Pour étouffer dans l’œuf toute tentative de perturbation de la sécurité, la police est appelée à redoubler de vigilance dès ce mois de mars. 

«Pour ce mois de mars, le Ministère de la sécurité publique réserve une attention particulière à la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes, particulièrement à la lutte contre le terrorisme par jets de grenades et à l’encadrement des policiers », a déclaré le porte-parole du Ministère de la sécurité publique. 

Depuis fin avril 2015, le Burundi traverse une grave crise politique émaillée de violences, déclenchée par la candidature controversée du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat. 

Ces violences ont déjà fait plus de 1000 morts et ont poussé plus de 400.000 personnes à l’exil selon l’ONU et les ONG.