Burundi: Plus de 1600 réfugiés rentrent du Rwanda
- Ils auraient refusé d’être recrutés par des militaires rwandais en vue d’attaquer le Burundi
Au moins 1604 réfugiés burundais sont rentrés dans leur pays en provenance du Rwanda voisin, a déclaré la police burundaise dimanche soir.
Selon la police, ces réfugiés ont été refoulés du Rwanda pour avoir refusé de se laisser «recruter par des militaires rwandais» en vue d’attaquer le Burundi.
«Ils ont refusé d'être recrutés par des militaires rwandais (qui en gardent les jeunes) et des Burundais (réfugiés, ndlr) pour attaquer le Burundi, d'où ce refoulement», a déclaré sur son compte officiel twitter la police de la capitale Bujumbura.
Mais Kigali accuse ces réfugiés rapatriés d’avoir refusé d’obéir aux lois nationales et autres conventions internationales qui régissent les demandeurs d’asile.
«Certains réfugiés ont affiché une attitude inhabituelle en refusant l’enregistrement biométrique ou en refusant de se soumettre à la vaccination des enfants de moins de cinq ans», a déclaré Louise Mushikiwabo, ministre rwandaise des Relations extérieures et des Affaires de la Communauté est-africaine, dans une correspondance adressée à son homologue burundais, Alain Aimé Nyamitwe.
«Certains demandeurs d’asile burundais ont exprimé leur souhait de regagner leur mère-patrie», a ajouté la chef de la diplomatie rwandaise.
Les réfugiés burundais rentrés du Rwanda, dimanche, font partie d’un groupe de plus de 2500 réfugiés burundais qui, le 7 février dernier, avaient quitté le site de Kamanyola à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) suite aux violents combats qui s’y déroulaient, pour s’installer au Rwanda.
Il s’agit des adeptes d'une confrérie religieuse chrétienne en conflit avec Bujumbura depuis 2013.
Les relations entre Bujumbura et Kigali sont au plus mal depuis plus de deux ans.
Le Burundi accuse le Rwanda d’héberger et d’entraîner militairement ses opposants en vue de sa déstabilisation.
Kigali s’en défend, de son côté, et accuse Bujumbura d’être de mèche avec les miliciens Interahamwe accusés d’avoir perpétré le génocide au Rwanda en 1994.
Depuis plus de deux ans, le Burundi a plongé dans une grave crise politique et sécuritaire à la suite de la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un 3ème mandat, jugé illégal par l’opposition et une partie de la société civile.
Les violences ont déjà fait plus d’un millier de morts et poussé plus de 400.000 personnes à l’exil selon l’ONU et les ONG.