Burundi: Libération de près de 500 prisonniers dans le nord
-Les opposants politiques, eux, ne sont pas concernés par ces libérations.
La Ministre burundaise de la justice, Aimée Laurentine Kanyana a ordonné, vendredi, la libération de près de 500 prisonniers qui étaient détenus dans la prison de Ngozi (120 km au nord de Bujumbura), a appris Anadolu d’une source auprès du Ministère.
«Au total, 490 détenus ont été relaxés ce vendredi à savoir 430 hommes et 60 femmes ; cette libération s’inscrit dans le cadre de la grâce présidentielle du 1er janvier 2018», a déclaré à Anadolu Agnès Bangiricenge, porte-parole du Ministère de la justice.
«A Ngozi, les cérémonies de libération de ces détenus ont été rehaussées par Sylvestre Nyandwi, procureur général de la République», a encore ajouté Agnès Bangiricenge.
Des centaines d’autres prisonniers devraient être prochainement libérés à travers le pays dans le cadre de l’application de la grâce présidentielle récemment décrétée par le chef de l’Etat, Pierre Nkurunziza.
«C’est le coup d’envoi pour une opération qui devra se dérouler dans les prochains jours au niveau de toutes les prisons du Burundi», a encore ajouté le porte-parole du Ministère burundais de la justice.
Il est à rappeler que le Ministère de la Justice exécute ainsi la mesure de grâce présidentielle récemment prise par le chef de l’Etat, Pierre Nkurunziza.
En janvier dernier, le président burundais, Pierre Nkurunziza a ordonné la libération de plus de 2000 prisonniers, à l'occasion de son message de vœux à la Nation.
«Plus de 2000 détenus retrouveront la liberté, nous leur demandons de ne pas récidiver», avait-il déclaré dans un communiqué publié sur le site officiel de la présidence.
A cette occasion, le président burundais avait aussi donné les détails sur les bénéficiaires de cette mesure de grâce présidentielle.
«Nous avons décidé de gracier les prisonniers qui purgent une peine ne dépassant pas cinq ans, les femmes enceintes ou allaitantes, les détenus vivant avec un handicap flagrant, ceux qui ont déjà purgé la moitié de leur peine, et bien d’autres, compte tenu de la gravité des délits et de leur comportement dans leurs lieux de détention», a déclaré le président burundais.
Les opposants politiques, eux, ne sont pas concernés par cette grâce présidentielle.
Pour une population de près de 11 millions d’habitants, le Burundi compte plus de 10.000 prisonniers dont près de 6000 condamnés, selon l’ONG SOS-Torture/Burundi. Le taux d’occupation des centres de détention dépasse 250%.
Le Burundi a plongé dans une grave crise politico-sécuritaire depuis que le président Pierre Nkurunziza avait annoncé en avril 2015 sa candidature à un troisième mandat, jugé non constitutionnel par l'opposition, la société civile et de larges pans de son propre parti.
Un mandat qu'il a, quand même, obtenu en juillet de la même année au terme d'une élection boycottée par l'opposition. Les violences consécutives a cette crise ont déjà fait plus d'un millier de morts et poussé plus 427.000 personnes à fuir le pays, selon le rapport de l’agence de l’ONU pour les refugiés (UNHCR) publié le 31 janvier 2018.