Burundi – Financement des élections : Le gouvernement met en garde les syndicats

- «Nous mettons en garde ces syndicats qui veulent torpiller le processus électoral en empêchant leurs membres d’apporter volontairement leurs contributions.», a déclaré le ministre de l’Intérieur, Pascal Barandagiye.

Burundi – Financement des élections : Le gouvernement met en garde les syndicats

Le ministre burundais de l’Intérieur et de la formation patriotique, Pascal Barandagiye, a mis en garde, samedi soir, les syndicats des travailleurs qui veulent «torpiller le processus électoral» en empêchant les travailleurs d’apporter leurs contributions volontairement.

«Nous mettons en garde ces syndicats qui veulent torpiller le processus électoral en empêchant leurs membres d’apporter volontairement leurs contributions. Il s’agit d’une décision individuelle et non syndicale», a déclaré le ministre dans un discours relayé par la radio Burundi, RTNB.

«Les travailleurs sont avant tout des citoyens, ils n’ont pas le droit de se soustraire à ce devoir civique», a ajouté le ministre, rappelant que le Gouvernement reste, tout de même, disposé à dialoguer avec les syndicats. Le gouvernement encourage, cependant, le dialogue avec les syndicats des travailleurs.

«Le gouvernement a mis en place une Commission nationale de dialogue social (CNDS) dont l’objectif est notamment la promotion de la cohésion sociale par la pérennisation du dialogue social et la réduction sensible des conflits sociaux, c’est cette commission qui se chargera d’écouter les syndicats sur cette question », a précisé le ministre de l’Intérieur et de la formation patriotique.

La Confédération des syndicats des travailleurs du Burundi (Cosybu) avait appelé, jeudi, le gouvernement à organiser un dialogue avec les travailleurs afin d'expliquer aux concernés les modalités de leur contribution au financement des élections prévues en 2020. Un appel fait par le vice-président de la Cosybu, Célestin Nsavyimana, sur les ondes de la radio indépendante, Isanganiro.

«Aujourd’hui, certains employeurs commencent à exiger des contributions financières aux cadres et agents qui sont sous leurs ordres, nous demandons qu’il y ait d’abord un dialogue avec les travailleurs et c’est le gouvernement qui doit l’organiser», avait-il déclaré.

Notant que le syndicat n’est pas contre le principe de contribuer au financement des élections, le responsable syndical a estimé qu'il faut s'entendre sur les cas de "certains travailleurs qui ont déjà des crédits bancaires et qui perçoivent des salaires insignifiants".

En décembre dernier, les ministres burundais de l'Intérieur et des Finances ont publié une ordonnance commune instituant cette contribution citoyenne.

Selon cette ordonnance ministérielle, un paysan devra payer 2.000 francs burundais (0,95 euro) par an et un étudiant ou un élève (du secondaire) en âge de voter (18 ans) participera à hauteur de 1.000 francs par an (0,5 euro).

Les fonctionnaires devront, eux, verser une somme variable selon leur revenu, un prélèvement mensuel sera fait à cet effet, pendant deux ans (de janvier 2018 à fin décembre 2019). 

Le chef de l’Etat, a déjà donné le ton en déposant près de 2460 euros.

La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) n’a pas encore fixé le montant requis pour organiser les élections de 2020.