Bozdag: "Pas de décision turque contre la Russie"
- "Nous sommes complètement opposés au fait que l'adhésion de la Turquie à l'UE soit conditionnée à une quelconque conditions ou que différents modèles soient discutés", a également déclaré le vice-Premier ministre turc, Bekir Bozdag.
Le vice-Premier ministre et porte-parole du gouvernement turc, Bekir Bozdag, a fait savoir que la Turquie, dont les relations avec Moscou sont bonnes, n’a pas l’intention de prendre des mesures contre la Russie, alors que plusieurs pays renvoient des diplomates russes.
Bozdag a tenu, lundi, une conférence de presse après la réunion du Conseil des Ministres.
Il a commenté l’actualité en Turquie et dans le monde et a répondu aux questions des journalistes.
Il est d’abord revenu sur la lutte de la Turquie contre le terrorisme.
Il a donné des informations sur l’opération Rameau d’olivier lancée le 20 janvier contre les organisations terroristes présentent dans la région d’Afrin, dans le nord-ouest de la Syrie.
"Dans le cadre de l'opération Rameau d'olivier, 3755 terroristes du PKK/PYD/YPG et de Daech ont été neutralisés. Au total, 332 zones, dont 282 villages et 50 points cruciaux, ont été libérées et prises sous contrôle", a-t-il informé.
Bozdag a insisté sur la détermination de la Turquie à éliminer toute menace contre sa sécurité, que ce soit en Syrie ou en Irak.
Il est revenu sur la présence du PKK à Sinjar, dans le nord de l’Irak.
L’organisation terroriste a annoncé ce retrait de la région alors que le gouvernement central irakien a annoncé une opération pour assurer le contrôle de Sinjar.
"Il n'est pas question qu'en tant que Turquie nous acceptions que les membres de l'organisation terroriste PKK se camouflent sous un autre nom ou un autre uniforme pour faire croire qu'ils ont quitté la région du Sinjar en Irak", a-t-il mis en garde, rappelant que le PKK fait régulièrement appel à ce genre de stratagèmes.
Le porte-parole du gouvernement a ensuite été interrogé au sujet des relations Turquie-UE, alors que le Premier ministre autrichien a appelé à l’arrêt des négociations d’adhésion avec la Turquie.
"Nous sommes complètement opposés au fait que l'adhésion de la Turquie à l'UE soit conditionnée à une quelconque conditions ou que différents modèles soient discutés", a-t-il d’abord dit, avant de revenir sur les déclarations de Sebastian Kurz.
"Le Premier ministre autrichien n’a pas assez d’expérience d’homme d’état. Ceux qui ont cette expérience savent bien l’importance que représente la Turquie pour l’avenir de l’Europe et de l’Autriche. Je conseille à M. Kurz de consulter les hommes d’état d’expérience plutôt que d’écouter les rues, et de développer sa politique envers la Turquie en fonction de cela".
Bozdag en a profité pour exprimer les inquiétudes de la Turquie face aux attaques de plus en plus nombreuses contre les Turcs et les Musulmans en Europe.
"Aujourd’hui, le racisme atteint des sommets en Autriche, et avec ses déclarations, Kurz invite le discours raciste et islamophobe à la table du gouvernement. Ceux qui ne font rien, ou qui ouvrent des enquêtes sans que celles-ci ne se concluent par des condamnations, contre les auteurs d'attaques qui visent des personnes seulement pour leur appartenance ethnique ou religieuse, et qui n'assurent pas leur protection, n'ont pas le droit de donner des leçons de démocratie ou de droit à la Turquie", a-t-il lancé.
Le vice-Premier ministre a également été questionné sur les discussions avec Washington autour de l’éventuelle achat par la Turquie de missiles anti-aérien Patriot.
"Monsieur Trump a proposé les missiles Patriot à notre Président de la République, qui lui a répondu que la Turquie est prête à diversifier son système de défense anti-aérien. Cette discussion met en lumière la position de la Turquie sur le sujet. Nous avons fait savoir que nous étions prêts à acquérir le système Patriot si les Etats-Unis décident de nous le vendre. Mais pour l'heure, aucune rencontre sur le sujet n'a eu lieu entre les deux parties depuis cette discussion", a-t-il expliqué.
Pour finir, Bekir Bozdag est revenu sur la crise diplomatique entre la Russie et de nombreux pays occidentaux, après l’assassinat d’un ancien espion russe en Angleterre.
"La Turquie et la Russie ont de bonnes relations. La Turquie n'a pas l'intention de prendre une quelconque décision contre la Turquie. La Turquie est un pays souverain qui décide lui-même de sa politique étrangère", a-t-il déclaré.