Bozdag: "Le peuple turc ouvrira une nouvelle ère le 24 juin"

"La décision d'organiser des élections anticipées a déjoué les plans de tous ceux qui font des calculs sur la Turquie", a notamment déclaré le vice-Premier ministre turc au sujet de la décision d'organiser des élections anticipées le 24 juin prochain

Bozdag: "Le peuple turc ouvrira une nouvelle ère le 24 juin"

Le vice-Premier ministre turc et porte-parole du gouvernement, Bekir Bozdag, a estimé qu’après l’adoption en 2017 de la réforme constitutionnelle instaurant un système de gouvernance présidentielle, il était urgent pour la Turquie de passer au plus vite à ce système, sans attendre l’échéance de novembre 2019.

Bozdag était, jeudi, l’invité des éditorialistes de l’Agence Anadolu (AA). Il a longuement expliqué et commenté la décision du Président e la République, Recep Tayyip Erdogan, d’organiser le 24 juin prochain des élections, présidentielle et législative, anticipées.

"Le 24 juin, le nouveau système de gouvernance entrera en application conformément au choix de notre peuple. Notre peuple va ouvrir une nouvelle ère le 24 juin", s’est-il d’abord félicité.

Il a ensuite expliqué que la date du 24 juin, même si elle semble proche, est une meilleure option que la date du 26 août, proposée par le président du Parti d’Action Nationaliste (MHP), Devlet Bahceli.

"La tenue des élections le 24 juin est une meilleure option que le 26 août, en plein milieu de l'été", a-t-il dit.

Il a également voulu répondre aux critiques au sujet de l’état d’urgence : "L'état d'urgence n'aura aucun impact négatif sur la campagne électorale et le scrutin".

Le vice-Premier ministre a ensuite expliqué pourquoi le gouvernement et le Président de la République ont accueilli positivement la proposition de Devlet Bahceli.

"Le 16 avril 2017, le peuple a opté pour un changement constitutionnel en faveur du système de gouvernance présidentielle. Mais les prochaines élections étaient prévues en novembre 2019, soit plus de 2 ans après la réforme. Cela crée des incertitudes et laisse la place aux imperfections de l’ancien système. Par ailleurs, la Turquie est confrontée à de nombreux défis et évolutions dans sa région et dans le monde. Tout ce contexte était défavorable à l’économie, c’est pourquoi cette décision était nécessaire", a-t-il indiqué.

Il était donc nécessaire, d’après Bozdag, de minimiser les risques en avançant la date des élections.

"La décision d'organiser des élections anticipées a déjoué les plans de tous ceux qui font des calculs sur la Turquie. Elle a pris de court ceux qui avaient des plans contre la Turquie. Désormais, plus personne ne pourra rédiger des scénaris concernant la Turquie, seul le peuple turc le fera et tout le monde devra s'y soumettre", a-t-il ensuite ajouté.

Interrogé sur l’impact de cette décision sur les marchés économiques et financiers, Bekir Bozdag a voulu rassurer.

Il a souligné que les marchés ont très positivement réagi à l’annonce du Président Erdogan, notant une hausse de la Livre turque face au dollar et à l’euro.

"La Turquie a besoin de prendre des décisions rapides et de les mettre en pratique aussi rapidement. Le 24 juin, une nouvelle donne pour les 5 prochaines années sortira des urnes. Ceux qui veulent investir, devront le faire dans cette perspective", a-t-il poursuivi.

"Il n'y aura pas de 2ème tour à la présidentielle, la réponse des marchés à l'annonce d'élections anticipées en est la preuve", a encore affirmé Bozdag, estimant qu’aucune incertitude plane sur le résultat des élections.

Sur ce sujet justement, il a fait remarquer que les partis d’opposition, dont le principal Parti Républicain du Peuple (CHP), n’ont pas encore annoncé leur candidat.

"Monsieur Kilicdaroglu, président du CHP, devrait/doit se présenter à la présidentielle", a-t-il lancé.

Pour conclure, Bekir Bozdag a démenti les allégations de l’opposition qui a affirmé que l’appel de Bahceli pour des élections anticipées n’était qu’une mise en scène préparée avec le gouvernement.

"J'ai entendu l'appel de Bahceli pour des élections anticipées pour la première fois lors de son discours au parlement. Il ne s'agit pas d'un appel fait après des discussions en amont", a-t-il répété.