Bozdag: "Divergence avec Washington sur le PYD/PKK"
Le vice-Premier ministre turc, Bekir Bozdag, a évoqué la divergence de vues avec les Etats-Unis au sujet de la Syrie, notamment en ce qui concerne le soutien apporté à l’organisation terroriste PYD/YPG/PKK.
Bekir Bozdag a répondu, lundi, aux questions des journalistes en marge d’une visite au Qatar.
Il a d’abord été interrogé sur les dernières déclarations du président français, Emmanuel Macron, qui a affirmé : "grâce aux frappes menées conjointement avec Washington et Londres contre le régime syrien, nous avons réussi à séparer la Turquie de la Russie".
"La position de la Turquie contre l’utilisation d’armes chimiques n’a pas changé, elle est aujourd’hui identique à hier. Nous avons toujours condamné l’usage d’armes chimiques par le régime de Bachar al-Assad", a-t-il dit.
Bozdag en a profité pour dénoncer le silence qui a duré trop longtemps de la communauté internationale à l'égard des violations du régime syrien.
"Si des mesures avaient été prises au bon moment, ces attaques chimiques n’auraient pas eu lieu", a-t-il affirmé.
Mais pour la Turquie, les massacres avec des armes conventionnelles doivent aussi être condamnées et empêchées.
"Tuer est un crime, que ce soit avec des armes conventionnelles ou des armes chimiques. Car dans les deux cas des innocents meurent, des civils, des personnes sans défense. Plus de 800 mille personnes sont mortes en Syrie. Malheureusement certains pays occidentaux ont une approche qui autorise les massacres tant qu’il s’agit d’armes conventionnelles", a-t-il expliqué.
Le vice-Premier ministre a ainsi rappelé la position de la Turquie au sujet de la Syrie :
"Notre politique syrienne ne consiste pas à être avec ou contre un pays, il s'agit d'être aux côtés du juste."
Bekir Bozdag est ensuite revenu sur les relations avec Washington. La Turquie et les Etats-Unis s'opposent depuis plusieurs années au sujet du conflit syrien.
"Nous avons une divergence de point de vue avec les Etats-Unis au sujet de leur soutien au groupe terroriste PKK/PYD/YPG et nous leur expliquons à chaque occasion que lutter contre Daech avec une autre organisation terroriste est une erreur, a-t-il rappelé. Nos politiques sont à ce sujet différentes. La position de la Turquie n'a pas changé."
Le responsable turc a cependant voulu apporter des précisions au sujet de la position de la Turquie concernant le soutien russe ou iranien à Damas.
"Nous trouvons également incorrecte d’apporter un soutien sans faille au régime. Certains pays soutiennent Bachar al-Assad sans condition. La Turquie estime qu’al-Assad doit quitter le pouvoir, et sur ce point, nous sommes en désaccord avec la Russie et l’Iran. Pour toutes ces raisons, la Turquie ne partage ni les objectifs de la Russie et de l’Iran, ni ceux des Etats-Unis".
Bozdag a expliqué que selon le contexte, la Turquie ne voit pas d’inconvénients à coopérer avec Moscou et Téhéran, ou avec Washington.