Belgique : Ouverture du procès de Salah Abdeslam en Belgique
- Salah Abdeslam est poursuivi pour la fusillade qui a eu lieu lors de son arrestation le 15 mars 2016 à Bruxelles. S'il est reconnu coupable, il risque 20 ans de prison
Le procès de Salah Abdeslam s'est ouvert lundi et se poursuivra jusqu'au 10 février en Belgique où il comparaît pour son implication dans une fusillade à Forest (Commune de Bruxelles) le 15 mars 2016, alors qu'il était recherché dans le cadre des attentats de novembre 2015 à Paris.
Il s'agit, sans aucun doute, de l'un des procès les plus attendus du moment. Salah Abdeslam est le seul survivant des commandos terroristes qui ont fait 130 morts et 400 blessés à Paris et Saint Denis le 13 novembre 2015.
Parvenant à prendre la fuite après les sanglantes attaques perpétrées au nom de Daesh dans la capitale française, Salah Abdeslam, qui s'est réfugié en Belgique, est repéré le 15 mars 2016 dans un appartement de Forest. Une fusillade éclate entre la police belge et le fugitif, qui parvient une nouvelle fois à leur échapper en s'enfuyant par le toit de l'appartement.
C'est donc pour son implication dans cette fusillade avec la police que Salah Abdeslam est poursuivi par la Belgique. S'il est reconnu coupable, il risque 20 ans de prison. L'enquête concernant les attentats de Paris est menée par la France et devrait aboutir à un procès d'ici 2020.
Lundi matin, Salah Abdeslam a donc été transféré au tribunal de Bruxelles. Des hélicoptères, des policiers d'élite et un dispositif de sécurité exceptionnel ont été mis en place pour ce procès hors du commun.
Fidèle à la stratégie qu'il a adoptée en France face aux juges d'instruction, Salah Abdeslam n'a pas répondu aux question de la Présidente.
Après avoir refusé de se lever et de décliner son identité, Salah Abdeslam a fait savoir "je ne souhaite pas répondre, à aucune question" avant de préciser "mon silence ne fait pas de moi un criminel, c'est ma défense (...) il y a des preuves dans cette affaire, des preuves tangibles, scientifiques, j'aimerais que ce soit sur ça qu'on se base et qu'on ne se base pas, qu'on n'agisse pas pour satisfaire l'opinion publique".
"Ce que je constate, c'est que les musulmans sont jugés, traités de la pire des manières, impitoyablement, il n'y a pas de présomption d'innocence (...) Maintenant, jugez-moi, faites ce que vous voulez de moi, moi c'est en mon seigneur que je place ma confiance", a-t-il fini par lâcher.
La procureure fédérale Kathleen Grosjean a requis une peine de 20 ans de prison assortie de 13 ans de sûreté après avoir expliqué que "si les trois hommes sont restés dans l'appartement, c'est parce qu'ils voulaient tirer, attaquer les forces de police. À aucun moment, ils n'ont songé à agiter le drapeau blanc. Ces éléments objectifs prouvent la volonté d'homicide".
L'audience a été suspendue jusqu'à jeudi.