Appauvrissement de l’Afrique: l’Italie réitère ses accusations contre la France
L’ambassadrice d’Italie à Paris, Teresa Castaldo, convoquée lundi après-midi au Quai d’Orsay
La crise politique entre l’Italie et la France a connu de nouveaux rebondissements au sujet de l’appauvrissement de l’Afrique par la France.
Lundi après-midi, l’ambassadrice d’Italie à Paris a été convoquée par le Quai d’Orsay pour s’expliquer sur les propos du vice-président du Conseil italien, Luigi Di Maio, prononcés la veille depuis Bruxelles, accusant la France « d’appauvrir l’Afrique » et « d’aggraver la crise migratoire ».
« Le fait que la France est un de ces pays qui, parce qu'il imprime la monnaie de 14 pays africains, empêche le développement de ces pays africains et contribue au départ des réfugiés qui, après avoir traversé la Méditerranée, arrivent sur nos côtes », a affirmé le vice-président du Conseil italien, dans une déclaration diffusée par euronews.
Le responsable italien faisait allusion au franc CFA, monnaie locale de plusieurs pays africains, et dont le change ne peut se faire qu’à travers la France.
Selon l’Italie, cela représente au développement en Afrique et poussent ses habitants à migrer avec l’espoir de trouver une vie meilleure en Europe.
Le dirigeant italien a exprimé son souhait, dimanche, que l’Union européenne prenne « des sanctions » contre les pays qui, à commencer par la France, sont selon lui à l’origine du drame des migrants en Méditerranée en les « faisant partir » d’Afrique, a rapporté le journal français «20 minutes».
« Si, aujourd’hui, il y a des gens qui partent c’est parce que certains pays européens, la France en tête, n’ont jamais cessé de coloniser des dizaines de pays africains », a insisté Luigi Di Maio.
La crise entre la France et l’Italie est devenue cyclique.
Di Maio avait défendu le même point de vue, le 9 janvier sur les réseaux sociaux, provoquant un nouvel épisode de tension entre Paris et Rome.
"Il est temps d’arrêter d’appauvrir l’Afrique avec des politiques colonialistes, qui provoquent des vagues migratoires vers l’Europe, que l’Italie s’est retrouvée à plusieurs reprises à devoir affronter seule", avait-il écrit sur Facebook.
Par la même occasion, il avait exprimé son soutien au mouvement des « gilets jaunes », ce qui a provoqué la colère de la France.
La ministre française des Affaires européennes, Nathalie Loiseau avait alors réagi, appelant les Italiens, à «Balayer devant leur propre porte ! », avait-elle écrit sur son compte twitter.
« Je ne suis pas sûre que de s’intéresser aux "gilets jaunes" a quoi que ce soit à voir avec le bien-être du peuple italien », avait-elle encore indiqué.
En juin 2018, une crise aigüe a marqué les relations franco-italiennes suite au refus de l’Italie d’accueillir un navire humanitaire, l’Aquarius, transportant 629 migrants secourus en Méditerranée.
La France avait qualifié l’attitude du gouvernement italien de « cynique et d’irresponsable », ce qui a provoqué une vive réaction de Rome.
Le navire a fini par accoster à Valence et les migrants ont été répartis sur les pays européens, dans le cadre d’une résolution européenne.