Ankara s'oppose à la nomination d'un Représentant spécial de l'ONU à Chypre

- "Il n'y a plus aucune mission qu'il pourrait assurer", a déclaré le Chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu

Ankara s'oppose à la nomination d'un Représentant spécial de l'ONU à Chypre

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a déclaré qu’il n’est plus nécessaire de nommer un nouveau Représentant spécial des Nations Unies pour Chypre, estimant "qu’il n’existe de plus de missions qu’il pourrait assurer".

Le Chef de la diplomatie turque effectue, jeudi, une visite officielle en République Turque de Chypre Nord (RTCN).

Après s’être entretenu avec le président Ersin Tatar, Cavusoglu et le leader chypriote-turc ont pris la parole lors d’une conférence de presse.

Il a rappelé l’engagement sans faille et déterminé d’Ankara en faveur des droits et intérêts de la RTCN et des Chypriotes-turcs.

Cavusoglu a ensuite dénoncé l’approche des Chypriotes-grecs et de la Grèce notamment, soutenus par certains pays de l’Union Européenne, qui minimise la réalité chypriote-turque sur l’île.

"Nous ignorons désormais cette idéologie qui considère la population chypriotes-turque comme une minorité", a-t-il annoncé, dénoncé l’absence de volonté de la partie grecque en faveur d’une véritable solution.

Il a rappelé que le Président turc, Recep Tayyip Erdogan, a proposé à plusieurs reprises une conférence internationale réunissant tous les acteurs de la région et de l’île.

"La proposition de notre Président [Erdogan] en faveur d'une conférence régionale est toujours sur la table, tout comme les propositions de Chypre du Nord pour un partage équitable des revenus", a-t-il déclaré.

"Nous n’avons de vues sur les droits de quiconque. Mais nous ne permettrons pas que les droits et intérêts des Chypriotes-turcs soient bafoués".

Concernant la volonté du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, de nommer un nouveau représentant pour Chypre, le ministre turc a déclaré : "Nous ne partageons pas l'idée de nommer un Représentant spécial de l'ONU pour Chypre, car il n'y a plus aucune mission qu'il pourrait assurer".

Revenant sur les propositions de la RTCN en faveur d’un partage juste et équitable des ressources de Chypre, Cavusoglu a invité l’ONU, mais aussi l’Union Européenne, à soutenir ces propositions.

"L'UE et l'ONU doivent agir de manière à assurer un partage juste et équitable des ressources à Chypre, sans quoi nous faisons et ferons le nécessaire", a-t-il conclu.

De son côté, le Président de la RTCN, Ersin Tatar, a souligné le rôle majeur de la Turquie en tant que pays garant à Chypre.