Affaire Khashoggi : Tout le monde s'interroge, où est le corps du journaliste ?
Riyad a annoncé samedi à l'aube la mort du journaliste Jamal Khashoggi dans son consulat à Istanbul, après une dispute avec des responsables saoudiens.
Depuis le premier jour de son entrée dans le consulat, la question que chacun se pose est : où est Khashoggi ?
Malgré les déclarations faites par les autorités saoudiennes, il n’y a pas eu de précision sur le lieu où se trouvait le corps de Khashoggi, qui a disparu après être entré dans son consulat d’Istanbul le 2 octobre, afin d’y effectuer des démarches administratives.
Les activistes, les écrivains, les journalistes et les dirigeants de la société civile qui s’intéressent à la mort de Khashoggi, veulent savoir où est le corps de ce dernier.
Le journaliste américain du New York Times, Roger Cohen a posé la question de manière sarcastique dans son journal : « est-il mort étranglé dans une dispute ? »
D’autres questions sont également posées par Cohen : «15 personnes ont été envoyées pour rencontrer Khashoggi ? dont un qui avait une scie ? Et Khashoggi a quitté le Consulat général 17 jours plus tard ? ».
Cohen a ajouté, concernant l'idée que les Saoudiens ont voulu réécrire l'histoire de cette mort : « le secrétaire d'Etat américain, Pompeo, si'l a été envoyé à Riyad pour écrire une version plus acceptable, il est nécessaire d’annoncer la bonne nouvelle que cette mission est un échec ».
D'autre part, la lauréate du prix Nobel de la paix et militante yéménite, Tawakkol Karman, a précisé que le vice-président des renseignements saoudien, Ahmed Asiri et le sous-secrétaire de la Cour royale, Suud bin Abdullah Al-kahtani, ont été limogés pour « ne pas avoir pu gérer l'élimination du journaliste saoudien Khashoggi sans en faire un scandale ».
Suite au limogeage de ces deux personnalités, le roi Salman a ordonné la formation d’un comité dirigé par son fils, le prince héritier Mohammed Bin-Salman, pour la restructuration des services de renseignement.
Académicien et commentateur politique aux Émirats Arabes Unis (UAE), Abdulhalik Abdullah, a déclaré sur son compte Twitter:
« Puisse Dieu avoir pitié de notre camarade sur le chemin de la liberté. Aujourd'hui est un jour très triste pour moi, pour les amis de Khashoggi et toutes les personnes libres dans le monde. Ceux qui se mettent en avant pour dire la vérité, ceux qui s’engagent dans la lutte pour la liberté, le paient très cher. Mon ami, en ton absence, la marche vers la liberté se poursuivra. Après la disparition de Jamal, il y aura un millier de Jamal en plus pour reprendre le flambeau de la liberté. »
Quant au penseur et académicien égyptien, Seyfeddin Abdulfettah, critiquant l'attitude de l'Arabie saoudite face à cette disparition, a déclaré : « Pourquoi l’Arabie Saoudite a nié le meurtre de Khashoggi à plusieurs reprises ? Où est le corps de cet homme ? Pourquoi avoir attendu plus de 2 semaines pour parler d’une altercation qui a causé sa mort ? ».
Le célèbre activiste égyptien, Vail Guneym, a quant à lui partagé : « Le souvenir de Khashoggi, le martyr de la liberté, vivra dans les esprits et les cœurs de beaucoup de gens qui croient en l'humanité ».
Guneym a ajouté qu'il a connu Khashoggi comme un homme de combat noble, et que les sages du royaume saoudien doivent comprendre l'importance de punir, peu importe leur grade, toutes les personnes qui ont été impliquées dans la planification et l'approbation de ce crime atroce.
Le journaliste syrien, Musa Omer, demandant où est le corps de Khashoggi, a rappelé la volonté de ce dernier d'être enterré à Médine.
Le journaliste yéménite, Hamdi Al-bekkari, a partagé via son compte Twitter : « Où est le corps ? Nous voulons une réponse à cette question ».
Enfin, la journaliste du Bahrein, Nezihe Said, a déclaré qu’il ne suffisait pas de limoger les coupables de la mort de Khashoggi pour rétablir la justice, tant l’obligation de répondre à la question sur le lieu où se trouve le corps du journaliste est primordiale.