Affaire Khashoggi: Suspendre la vente d'armes à l'Arabie saoudite est une "pure démagogie" (Macron)
-"J’attends que les faits soient établis clairement et surtout les responsables et les commanditaires pour en tirer les conséquences et les sanctions", a précisé le président français Emmanuel Macron
Le président français Emmanuel Macron a déclaré que c'était de "la pure démagogie que de dire qu’il faut arrêter de vendre des armes" à l’Arabie saoudite suite aux révélations sur l’affaire Khashoggi.
Macron s'exprimait vendredi depuis Bratislava la capitale slovaque, en réponse à un journaliste qui l'a interrogé sur la position française concernant l’affaire Khashoggi et les suites qu'elle va y donner.
"J’attends que les faits soient établis clairement et surtout les responsables et les commanditaires pour en tirer les conséquences et les sanctions", a-t-il déclaré.
Il a, en outre, souligné qu’il souhaite "prendre des sanctions claires, cohérentes et coordonnées", dénonçant "ceux qui, avant de savoir, disent qu’il ne faut plus vendre d’armes à l’Arabie Saoudite".
"Quel est le rapport entre la vente d’armes et l’assassinat de monsieur Khashoggi?", s’est-il interrogé, estimant que dire qu'il faut arrêter de vendre des armes à l'Arabie Saoudite étai de "la pure démagogie", d'autant que "ça n’a rien à voir avec l’affaire Khashoggi", a-t-il affirmé.
Il an toutefois, reconnu que la situation au Yémen est, par contre, liée à la vente d’armes, rappelant qu’il "ne faut pas tout confondre".
"On doit décider de sanctions qui soient cohérentes (...) dans un domaine d’activité ou ciblées sur des individus ou des intérêts dont il sera établi qu’ils ont quelque chose à voir avec l’assassinat de monsieur Khashoggi", a poursuivi le président français.
Emmanuel Macron a, par ailleurs, rappelé qu’il "condamne avec la plus grande fermeté" l’assassinat du journaliste saoudien.
Le 2 octobre dernier, le journaliste saoudien Jamal Khashoggi disparaissait mystérieusement après être entré dans l’enceinte du consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul.
Après avoir dans un premier temps affirmé qu’il était reparti vivant du consulat, l’Arabie saoudite avait fini par avouer qu’il avait été tué au consulat après une discussion qui aurait mal tourné.
Le procureur général saoudien avait finalement affirmé mercredi que l’assassinat de Jamal Khashoggi était prémédité. Pas moins de 18 personnes ont été interpellées dans le royaume, soupçonnées d’avoir participé à cette opération macabre.